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Tagbilaran, ville principale de l’île de Bohol, située à quelques heures de bateau à l’est de Cebu. Nous avons débarqué à Tubigon, à 1h30 environ de Tagbilaran, il nous a fallu encore prendre un bus avant de rejoindre notre destination. On était les seuls touristes à bord du petit bus local bondé : pas de vitres aux fenêtres, c’est la clim naturelle ! Nous nous sommes sentis tout de suite plus à l’aise à Bohol qu’à Cebu beaucoup plus peuplée et bétonnée : ici les rizières laissaient la place aux forêts de bananiers et de cocotiers. A notre arrivée à Tagbilaran nous avons rencontré Melvin, qui nous a proposé de nous conduire à notre hôtel sur sa moto. Je vous le remets dans le contexte : Melvin, nous deux, nos deux gros sacs et nos deux (gros) petits sacs, tout ce petit monde sur une moto 125 ! Melvin nous a proposé de nous faire visiter les environs en moto le lendemain. Le prix était à peine plus cher que d’en louer une, on a donc accepté. Et qu’est ce qu’on a bien fait ! On a vécu une journée fantastique avec notre guide, attention, il va falloir s’accrocher !
Départ à 7h du mat’ à 3 sur la moto, c’était déjà nettement plus confortable sans tous les sacs. Premier stop au “Blood compact monument”, statue symbolisant la paix entre les conquistadores espagnoles et les philippins. Ensuite direction la plus vieille église de l’île, Baclayon Church (1727) : en partie détruite par le tremblement de terre qui a secoué l’île en 2013, elle est en cours de rénovation et le résultat est plutôt réussi.

Ensuite on a rendu visite à Prony, le plus gros python du monde. Enfin on a appris après avoir payé notre droit d’entrée qu’en fait Prony était mort en 2013 (en sauvant son propriétaire du cancer au passage d’ailleurs, sympa le python) mais point de déception car Prony 2 a pris sa place ! C’est vrai qu’il était gros ce python, et plutôt doux aussi. On a ensuite eu le droit d’avoir un python constrictor autour du cou, pour prendre des photos, la chance hein ? On s’en est sortis indemne et on a poursuivit notre route pour aller voir des bestioles plus accueillantes : des papillons. Multitudes de couleurs voltigeant autour de jolis bonzaïs, c’était plutôt sympa. Mais le must c’était la photo “papillon”. Les philippins sont, comme beaucoup d’asiatiques, fan des photos et là on a eu le droit à notre photo souvenir avec des ailes de papillons dans le dos (traduction : on a posé devant une vitre avec des papillons morts, l’effet d’optique a fait le reste), so cute !

On a ensuite risqué de nouveau notre vie en traversant le “pont le plus dangereux du monde”. C’était un pont suspendu en bambou qui enjambait la rivière de Loboc. Bon il bougeait c’est vrai, mais on n’a jamais senti que notre vie était menacée.
Pour avoir de vraies sensations fortes on est donc allées jouer à Superman sur une zipline de 550m de long. La tête en avant on s’est pris pour des faucons à survoler la jungle et la rivière en contrebas, ça c’était vraiment extra ! Nous avons ensuite fait la connaissance des tarsiers : étranges petits primates d’environ 15 cm, il ont de grands yeux globuleux (leurs yeux sont 150 fois plus gros qu’un humain comparé à leur taille) et peuvent tourner la tête à 360°. Nous avons eu la chance, grâce à notre guide,de pouvoir les prendre et les caresser.

Après un petit passage par la forêt de de bois d’acajou,(plantée en 1972 pour protéger la zone de l’érosion, elle fait la fierté de ses habitants) nous avons pu admirer l’attraction principale de l’île : les chocolate hills . Bohol est connu dans le monde entier pour ces petites collines brunes (ou vertes quand il pleut) qui parsèment la jungle du centre de l’île. Différentes thèses ont été avancées pour expliquer ces formations géologiques étonnantes. Ce serait une ancienne mer où le corail s’est déposé puis l’érosion a créé les petites collines. Mon explication préférée c’est que ce seraient les restes de larmes d’un géant ayant eu le cœur brisé. Une plateforme a été aménagé pour permettre aux touristes d’admirer le paysage, c’est pratique mais aussi bondé. Notre guide a voulu nous faire profiter d’une autre vue en nous emmenant dans les rizières au pied des chocolates hills, on appelle cet endroit : “eight sisters hillocks”, car on peut voir 8 collines alignées. Là on a fait la rencontre d’un groupe d’enfants qui se sont facilement laissés convaincre de nous guider dans leur terrain de jeu favori : au sommet des chocolates hills. Après une ascension sur une pente escarpée au milieu d’herbes coupantes nous avons eu la chance de profiter d’un point de vue unique des chocolate hills, en pleine nature. Seuls en haut de cette petite colline recouverte d’herbes hautes, au milieu de la jungle et des rizières, la magie des lieux a pris tout son sens. Mais le plus beau dans tout ça c’était les exclamations de joies de Melvin, notre guide, qui n’en revenait pas d’avoir escaladé (et surtout réussi à redescendre) une chocolate hill. Il n’arrêtait pas de rigoler sur la moto en repensant à notre expédition. C’est vrai que la descente, avec comme seule prise les herbes coupantes, n’était pas facile et on s’en ait tous sortis avec notre lot d’égratignures, mais le jeu en valait la chandelle !

Bon ça c’était le matin. Pour vous donner une idée, Melvin nous a ramené à 22h à l’hôtel. On continue ?

Après un déjeuner philippin notre guide nous a conduit aux “Cawasan falls”. 2 belles cascades d’eau turquoise éloignées de quelques centaines de mètre l’une de l’autre. Mais avant de pouvoir goûter à la fraicheur de l’eau on a du d’abord suivre notre guide dans la jungle armé de son coupe-coupe, puis faire un saut d’environ 5m de haut dans l’eau : un vrai bonheur par cette chaleur !
Cet endroit vient juste d’être “découvert” et on a eu l’honneur d’être les deux premiers français à faire le grand saut. L’heure de l’apéro approchant, on s’est improvisés un petit bar au bord de la route pour goûter la spécialité locale : le Coconut wine. Il faut le mélanger à du Coca avant de pouvoir le boire, bon ça n’améliore pas beaucoup le goût et on comprend pourquoi ils ne le boivent pas pur. On est allés ensuite admirer le soleil couchant sur la plage de Panglao Island au sud de Tagbilaran. A ce stade-là de la journée, je ne vous raconte même pas l’état de nos postérieurs, descendre de la moto devenait de plus en plus compliqué tellement on était engourdis ! Pour finir la journée en beauté Melvin nous a de nouveau conduit à la rivière Loboc, mais cette fois pour un tour de kayak afin observer les lucioles. Le spectacle était époustouflant : sous un beau ciel étoilé, les arbres scintillaient de milliers de lucioles et l’eau devenait fluorescente au rythme de nos pagaies à cause du plancton bioluminescent. Tout simplement magique.

On a eu de nombreuses expériences désagréables depuis le début de notre voyage, avec des locaux qui considèrent les touristes comme des vaches à lait et qui essaient d’en profiter le plus possible. Mais depuis qu’on est au Philippines, on a très peu rencontré ce genre de comportement : quand les gens viennent vers vous, c’est avec bienveillance et honnêteté la plupart du temps. Un magnifique exemple pour cette journée où on a fait confiance à Melvin qui a tout fait pour qu’on passe un moment inoubliable. Difficile à croire tout ce qu’on a vu et fait en une journée. Mais le mieux quand il y a cette relation de confiance, ce sont les liens qui se créent. Ce qui a fait que l’on a adoré aussi cette journée, c’étaient les nombreux échanges avec Melvin sur les différences entre nos deux pays, les cours de Philippins et les nombreux fou-rires.