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Pucon, village balnéaire situé dans la région des lacs Chilienne, surtout connu pour le volcan qui le domine : le Villarica. Et c’est pour ça qu’on est là ! Moi (Marie) et ma passion des volcans… quand j’ai entendu que c’était un des volcans les plus actifs du Chili et que parfois on pouvait même y voir de la lave, c’est devenu une étape obligatoire ! Le volcan est magnifique, son cratère blanc bien dessiné nous appelle.

Mais dès notre arrivée on a vite déchanté : les prix (déjà élevés) pour l’ascension annoncés dans le routard de 2016 ont doublé. Si on décide de faite cette excursion ça empièterait beaucoup sur notre budget et on serait obligé de renoncer à d’autres choses à cause de ça. Mais le goût amer que nous a laissé notre aventure ratée en Amazonie et lorsqu’on apprend qu’on peut voir de la lave en ce moment dans le cratère nous font prendre notre décision : cette fois on le fait ! En plus la rando se fait en majorité sur le glacier qui entoure le cratère : 5 heures de marche en crampons et piolets pour environ 1000 m de dénivelé, une excursion  d’Alpinisme en France n’aurait pas coûté moins cher et on ne peut pas louper cette occasion. L’ascension est prévue pour dans 2 jours où le temps sera dégagé, en attendant on nous conseille de ne pas trop se fatiguer car la rando est éprouvante et de boire beaucoup.

Premier jour, en effet on ne se fatigue pas trop, on va faire un tour aux termes Los Pozones creusés dans la roches le long d’une rivière de montagne. On se baigne dans différents bassins qui vont de 3° à 42°, alimentés par la rivière ou les sources d’eau chaudes qui proviennent du volcan.

Le deuxième jour, la veille de l’ascension, on décide de se faire une petite rando dans la réserve d’El Cani, 20 km aller-retour ça nous semble raisonnable. C’était sans compter les 1200m de dénivelé… La première partie est éprouvante : une montée raide et sans fin sur un chemin boueux dans les bois, c’est dur pour le moral quand on sent ses muscles tirer tout en sachant qu’on est censé s’économiser pour le lendemain ! Mais on oublie vite la douleur lorsqu’on arrive dans la deuxième partie de la rando : arbres gigantesques, lagunes miroitantes et au sommet une vue sur les lacs et les vallées de la région.

Après une courte nuit on y est enfin : le jour J. Heureusement la rando de la veille ne nous laisse finalement pas de courbatures et on est plus motivés que jamais pour grimper jusqu’au cratère en sachant que ce sera peut-être enfin Le jour où on va pouvoir voir de la lave. Equipés de nos 3 couches de vêtements chaud, de nos sacs (contenant eau, casse-croûtes, luges, masques à gaz et crampons), on monte les premiers 400m en télésiège. On  ne nous a pas vraiment laissé le choix : les conditions d’ascension sont assez difficile ce jour là car un vent glaciale dévale les pentes du volcans en balayant la neige sur son passage et ne laissant que de la glace, donc les guides préfèrent qu’on économise nos forces. Après une petite demi-heure de grimpette au milieu des roches volcaniques on enfile nos crampons, on agrippe notre piolet et c’est partie pour la VRAIE ascension. La pente est raide, le vent souffle et nous déstabilise à chaque pas, mais grâce aux crampons et aux piolets, on s’accroche dans la glace et on progresse petit à petit. L’expérience est grisante, le paysages sublime, on est vraiment heureux d’être là. On marche au dessus des nuages, on a l’impression d’être sur le toit du monde, on aperçoit tous les lacs et montagnes alentours, c’est magique. Mais la vraie récompense est là, au sommet. Après 5h d’effort on arrive enfin au cratère, on n’en peut plus d’attendre, on regarde au fond et là on l’aperçoit : la lave. Seulement quelques éclaboussures le long de la paroi mais l’émotion est déjà là, on a enfin réalisé notre rêve, on a vu de la lave. Et soudain alors que je (Marie) zoomais sur ces petites tâches avec l’appareil photo, la grande effusion : le volcan gronde et la lave surgit tel un feu d’artifice naturel, c’est irréel. Mon cœur bat la chamade, le bonheur coule le long de mes joues en contemplant le spectacle : merci Pacha Mama et joyeux noël à toi aussi.

Le plus dur c’est de repartir. Malgré le souffre qui nous agresse les narines, le vent qui nous déséquilibre et nous gèle les doigts, on a toujours envi d’admirer la prochaine explosion de lave, mais à un moment il faut y aller. C’est en luge que l’on fait la majorité de la descente. La première couche de glace a déjà bien fondu au soleil, heureusement pour nos petites fesses ! On fini en courant dans un mélange de poussière et de roches volcaniques. Nos pieds sont bien redescendus mais notre tête reste là haut dans les nuages, au cratère, des étoiles pleins les yeux. Merci pour ce merveilleux cadeau de noël.