Sélectionner une page

En d’autres circonstances on vous aurait venté les paysages extraordinaires au nord de La Paz, le contraste des eaux turquoises avec la roche rose violacée, les cactus s’élevant fièrement vers le ciel comme pour donner un peu de relief à ce paysage aride, les pélicans rasant l’eau quand le ciel s’embrase au soleil couchant…

Mais à l’instant où j’écris ces lignes, ce n’est pas évident de profiter pleinement de l’instant. On a l’impression que le sort s’acharne contre nous… Je résume :1) A peine débarqués de l’avion on se fait arnaquer par le loueur de voiture qui nous vend une assurance soit disant obligatoire ce qui fait plus que doubler le prix de la voiture alors que notre réservation l’incluait déjà. On s’en rendra compte à la Ventana, à 2h de San Jose Del Caboce qui nous fera rebrousser chemin pour au final ne pas obtenir gain de cause. 2) Bonne ou mauvaise chose cette histoire nous a fait prendre conscience que l’on avait pas la bonne carte bancaire pour pouvoir louer une voiture (on a des débits et pas des crédits), on a donc commandé une nouvelle carte en urgence que l’on va se faire envoyer à Los Angeles chez une ami d’ami (un grand merci à Nicolas, le cousin de mon beau frère qui nous a énormément aidé pour les USA ! ) afin de pouvoir louer une voiture aux USA. 3) En arrivant à la Paz, on se fait arrêter par des flics véreux qui tentent de nous extorquer de l’argent en nous disant qu’on roulait trop vite, ce qui était faux bien entendu. On a joué les débiles qui ne comprenaient pas, ce qui a fini par marcher même si la policière a essayé jusqu’au dernier moment en nous demandant des sous pour lui payer une boisson fraîche ! Ça ébranle toujours ce type de rencontres, quand on se dit qu’on ne peut pas faire confiance aux forces de l’ordre, on ne se sent plus en sécurité. 4) Pour notre troisième nuit de bivouac, on trouve une petite plage bien animée pour le week-end. On ne fait pas attention mais quand la marrée monte on se retrouvée fermés entre les dunes et la mer qui a rejoint la mangrove dernière nous. On décide de passer la nuit sur la plage. A 1 h du mat débarque un groupe de joyeux fêtards qui créent un boîte de nuit éphémère sur la plage, porte de 4×4 ouvertes, musiques à fond,.. À 5 mètres environ de notre tente. On a patienté jusqu’à 2h mais ne tenant plus on a fini par tout remballer. On s’est donc retrouvés contraints de traverser le gué en pleine nuit, on ne s’est pas ensablés de justesse et on a replanté la tente un peu plus loin dans les dunes. Le vent nous a empêché de dormir le reste de la nuit car les piquets ne tenaient pas dans le sable et la toile nous a fouetté le visage jusqu’au matin. 5) Le lendemain, fatigue aidant, la clef de la voiture a décidé de prendre un bain de mer…(il ne faut pas lui en vouloir car il faut bien avouer que les eaux turquoises donnent bien envie par cette chaleur !) casse pied on se dira au début mais ça ira on aura qu’à la repayer quand on rendra la voiture ? ! Non car quand on a essayé de redémarrer la voiture, impossible, elle s’est mise en mode sécurité car elle ne reconnaissait pas la clé. Bien sûr il faisait nuit, on était perdus au bout du monde sur une petite route de sable sans aucun réseau. Le lendemain on s’est donc initiés à la rando en plein cagnard à la recherche de quelqu’un pour nous aider. Et là je vous écris assise face à la mer en attendant que les employés se lèvent en espérant que quelqu’un pourra appeler pour nous. On a au passage rencontré un adorable mexicain qui nous a nourri de bananes et nous a proposé de l’eau, c’est aussi ça les galères ça permet de faire de belles rencontres.

Maintenant l’épisode voiture est terminée, je vais pouvoir vous raconter la fin. Christophe a démonté la clefs pendant qu’on attendait gentiment, l’a séchée, a changé la pile (avec celle du pèse bagages, première fois qu’on prend ça pour peser nos sacs de rando avant le trek, définitivement il aura été utile celui-là ! ) , a fait un aller retour au pas de course jusqu’à la voiture et…  ça ne marchait toujours pas. Un gars a fini par nous proposer son aide, on a décidé de tenter une nouvelle fois la clef car elle émettait une petite lumière. On est retournés, en 4×4 cette fois, à notre voiture et le gars a eu la bonne idée de débrancher la batterie pour réinitialiser la sécurité et… Miracle ça a marché !! On a filé jusqu’au Hertz de La Paz qui n’ont même pas cherché à comprendre et nous ont directement changé la voiture. En plus notre nouvelle voiture n’a plus d’autocollant de location, ce qui devrait améliorer nos relations avec les policiers. 6) Franchement maintenant on est presque blasés de nos galères. Ça sert peut être à ça de les enchaîner, au bout d’un moment on relativise !  Et puis à chaque fois ce qu’on se dit c’est qu’il n’y a rien de grave, on est en bonne santé, on est heureux, en voyage, qu’il n’y a rien qui ne trouve pas de solution même si ça peut prendre un peu de temps ou d’argent.

Fini le suspens, 5e nuit au Mexique, on vient de casser notre tente ! Un morceau de l’arceau difficilement réparable. Pour ce soir ça tiendra avec un bout de ficelle. Le voyage au Mexique va nous permettre d’éprouver notre réparation et si on n’a pas confiance on n’aura plus qu’à se racheter une tente pour notre trek aux USA. Bonne nouvelle il y a un Decathlon à Los Angeles ! Pas de problème que des solutions.

Fini de parler de nos galères parlons un peu de La Paz et des alentours. Je vous en avait donné un petit avant goût un peu plus tôt, c’est vraiment un coin sympa. Magnifiques paysages, jolis snorkeling en partant de la plage, plages accessibles aux gens lambdas et non privatisées par les hôtels (enfin pas toutes), bivouacs vus sur mer, le cocktail est vraiment pas mal ! 

On a fait aussi notre première excursion organisée en direction de la belle isla Esperitu Santo. Un espace entièrement protégé qui abrite des colonies de lions de mers et des poissons multicolores. On a même eu la chance de voir le fameux fous à pied bleus endémiques des Galapagos qui lors de leur migration ont décidé de s’installer ici . On a fait deux sessions de snorkeling, les prix étant quasi les même qu’en France on a préféré préserver le budget pour l’instant et ne pas faire de plongée. Les spots de snorkeling étaient vraiment sympa, on a vu entre autre, une myriade de poissons ballons, une murène et un petit poulpe dont le mimétisme est incroyable. Malheureusement on ne ramènera pas d’images des fonds marins de basse Californie, la go pro a rendu l’âme la veille du départ… On a également vu plusieurs raies sauter devant le bateau, les locaux les appellent des Mantas, après vérification ce sont des cousines des Mantas, appellées Modulas. C’est une espèce endémique du golf du Mexique ressemblant beaucoup aux Mantas mais en plus petites.

 

On s’est trouvé un coin sympa pour passer nos nuits, sur la plage Pilitas. A chaque fois on se retrouvait avec comme tapisserie la mer devant nous, les montagnes derrière et comme plafond le ciel étoilé. Chaque soir la dernière chose que l’on voyait avant de se coucher était la grande ourse qui s’encadrait parfaitement dans la moustiquaire de notre tente.

On a passé aussi une journée à la belle plage de Balandra, connue pour ses eaux turquoises peu profondes et son fameux rocher en forme de champignon. On a eu l’agréable surprise de découvrir que les mexicains avaient pris conscience de la pression touristique sur l’écologie et ils ont créé une police écologique chargée de réguler le nombre de personnes sur la plage. Il y avait aussi des pancartes informatives et à notre plus grand bonheur des parasols en bois. En effet le gros soucis ici en plus de la chaleur c’est l’absence totale d’ombre. Il n’y’a pas le moindre arbre en basse Californie du Sud, seulement des arbustes et des cactus, et conjuguée au 35-40°C à l’ombre c’est quasiment insupportable de rester au soleil. Pour nous dont le mode de vie est en permanence dehors, on peut le dire on crève de chaud ! On passe notre temps entre la mer et notre tente où l’on met seulement la bâche extérieur qui nous prodigue un peu d’ombre mais aucun courant d’air. Mais ça va il y a pire comme vie que d’être forcés de se baigner toute la journée, on va pas trop se plaindre !