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Au début le Chimborazo n’était pas prévu au programme, mais nous avions une petite revanche à prendre sur les sommets équatorien. Nous avions voulu randonner sur le Cotopaxi, un beau volcan proche de Latacunga, mais les nuages étaient restés accrochés à la montagne, ne nous laissant même pas une minute pour admirer son dôme parfaitement symétrique. On avait donc abandonné à contre cœur l’idée de nous y rendre. 

Rien de tel pour se rattraper que de jeter son dévolu sur la plus haute montagne du pays culminant à 6263m d’altitude : le Chimborazo. 

Il ne s’agissait pas de monter au sommet, ascension réservée aux alpinistes accompagnés d’un guide, mais de grimper jusqu’au 2eme refuge à 5100m. Ce qui était sympa c’est que l’on pouvait s’y rendre en bus, à contrario de nombreux parcs et sommets équatoriens qui nécessitent de prendre un taxi. Et en bonus, le parc du volcan était peuplé de vigognes, plutôt chouette pour nous accompagner sur le chemin. 

Ce jour-là je n’étais pas très en forme, probablement un mixte de cuisine équatorienne et de fatigue accumulée, et l’entrée du parc était envahie par les nuages. Les 8 premiers kilomètres jusqu’au premier refuge étaient accessibles en voiture, on a donc fait du stop, pendant environ 10 secondes. On a été pris par une gentille famille équatorienne avec laquelle on a pu échanger sur nos vies et notamment leurs difficultés pour voyager. Ils nous ont laissé à 2.5km du premier refuge, leur voiture étant arrivée au bout de ses capacités sur la route enneigée. Il nous restait un peu moins de 4km pour atteindre la petite laguna située un peu plus haut que le 2ème refuge, dernier point accessible sans guide ni équipement. Nous avions une bonne motivation pour grimper, les nuages avaient fini par céder nous laissant contempler la tête du géant ! Comme quoi en Équateur il ne faut jamais s’avouer vaincus, le temps change en permanence. C’est, accompagnés des sensations de la haute montagne, que nous avons péniblement atteints notre objectif : le souffle court, le cœur qui bât la chamade, le mal de tête, les mouvements lents. En réalité j’étais ravie, l’altitude est quelque chose d’envoûtant, d’addictif, quand on y a goûté, on a qu’une envie, c’est d’y retourner.

Le chemin du retour était plus tranquille en descente et on a eu la bonne surprise de découvrir que la vallée aussi s’était dégagée, nous laissant contempler son immensité. En revenant à Riobamba, notre camp de base, on a même eu la bonne surprise de contempler la belle montagne El Altar. Réputée comme une des plus belle du pays, nous avions renoncé à son ascension après avoir lu que la randonnée se faisait avec de la boue jusqu’aux genoux. Très peu pour nous !