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Un des avantage de voyager en temps de Covid c’est que l’on ne sait jamais quelle sera notre prochaine destination, on s’adapte au fur et à mesure aux contraintes imposées par les pays. On savait que l’on avait envie de poursuivre vers l’Asie après la Polynésie mais nos options étaient limitées : soit partir vers la nouvelle Calédonie mais ensuite les billets étaient hors de prix, soit repartir dans l’autre sens et faire une escale en Europe. Autant vous dire qu’aucune des 2 options ne nous donnaient envie. Jusqu’à ce qu’on ait eu l’idée de voir ce que ça donnait par Vancouver. Cette ville nous tient à cœur car en plus de l’adorer, on a de très bons amis qui y vivent. Et miracle, pour un prix presque équivalent au billet via l’Europe, nous avons pu faire un petit coucou à nos copains au passage. Le seul hic c’est que l’on ne s’était pas renseigné que pour faire escale en Malaisie ensuite, il fallait tout un tas de documents, dont des tests PCR, et que les moins chers coûtaient 350$ pour 2 au Canada, mais ça, c’est une autre histoire. 

Après avoir vécu pendant plusieurs mois à une moyenne de 30°, nous voilà fraîchement débarqués à Vancouver. Dans la ville la température tournait autour de 10° et on était logés chez nos amis donc c’était supportable. Enfin on croyait que c’était des amis, jusqu’à ce qu’ils nous fassent passer une nuit en tente en pleine tempête de neige, par -10°C ! En vrai ils sont tellement adorables qu’ils ont joué les agents de voyage. Nous n’avions qu’à suivre le planning qu’ils nous avaient gentiment concocté, jusqu’à payer nos permis de trek ! 

Le premier jour c’était soft : fondue au fromage, balade en ville, bières et groupes de musique locaux au festival francophone du Bois. C’était chouette de retrouver les copains et une bière qui avait du goût (on ne vous a pas parlé de la fameuse Hinano que vénèrent les Polynésiens car il n’y a définitivement rien à dire dessus). 

C’est le lendemain que ça s’est gâté. Notre ami Alex avait repéré une super rando raquette et nous avait réservé 2 nuits en bivouac dans la montagne. Sauf qu’habituellement en avril c’est le printemps et la neige a plutôt tendance à fondre qu’à tomber à gros flocons. Et pourtant, on s’est retrouvés à patauger en raquettes avec de la neige jusqu’aux hanches, en pleine tempête de neige. On a tellement galéré qu’on n’a jamais atteint notre zone de bivouac et qu’on a du se réfugier dans une cabane de montagne. Le soleil une fois couché, on a installé la tente à l’intérieur même du refuge histoire de gagner quelques degrés, et en se disant qu’en pleine semaine, par ce temps, la nuit tombée, on ne générait personne. Bizarrement c’est pourtant à partir de ce moment-là que les gens ont commencé à débarquer. Alors que l’on était bien au chaud sous nos duvets ça a été le festival : un duo bienveillant, un autre plutôt agacé (il faut dire que l’on n’avait pas trop de droit d’être ici) et enfin tout un groupe de joyeux skieurs qui sont restés 1 bonne heure à boire des coups (avec nous sous notre tente juste à côté ! ). On n’était pas franchement à l’aise mais c’était mémorable. Après une nuit bien fraîche, on n’était pas prêts à abandonner et malgré la neige et la trace qui avait disparue on a commencé à gravir la montagne. Mais on s’est rapidement fait rattraper par la réalité des conditions et on a dû rebrousser chemin (en fait c’était bien ça le problème, impossible de le trouver). Des skieurs de rando que l’on a croisé à la descente, nous ont un peu mis la pression en nous disant qu’on n’arriverait jamais à dégager la voiture de la neige, mais c’était sans compter notre persévérance et notre optimisme. A coup de pelles, de chaînes, de tassage de la route grâce aux raquettes, et grâce aux talents de conducteur de Christophe, on a réussi à s’extirper (presque) sans difficultés.

Pour la suite, on a revu le programme à la baisse en se baladant dans les nombreux parcs bordant la côte et en randonnant sur les chemins de rando entretenus des stations de ski. 

Notre ami Alex nous a également fait la surprise de nous faire découvrir la « sunshine coast » située à 45 min en ferry de Vancouver. C’est un endroit rempli de petites îles, lacs et forêts et qui a le mérite d’être plus ensoleillé que la moyenne de la région. On a fait une petite rando, qui menait à des tourbillons impressionnants crées par la marrée, mieux vaut éviter la baignade car la puissance des courants y était phénoménale. 

On a aussi profité de notre reconnexion à la civilisation pour changer notre matos. Après plusieurs mois de voyages nos chaussures étaient en miettes et nos manteaux plus imperméables. On est simplement allés dans les magasins des marques de nos manteaux, Arcteryx et Patagonia, pour qu’ils les échangent contre des nouveaux. Nous qui pensions acheter durable en investissant dans les grandes marques, la réalité est que l’on paye plus le bon SAV que la qualité. Mais on ne va pas se plaindre. En plus on a trouvé une nouvelle paire de bâtons pendant notre trek (les miens se sont classés le premier jour du John Muir Trail) , nous voilà rééquipés pour le Népal. 

Et puis on a passé une aprem aux USA. Passer la frontière ne change pas radicalement le paysage et est une bonne source de stress face aux redoutables douaniers américains. Alors pourquoi s’imposer ça me direz-vous ?  Il faut chercher la réponse au début de l’article, les fameux tests PCR pour l’escale en Malaisie. 350$ versus 0$, 1h de route et une galère à la frontière, le choix a été vite fait. Après quelques sueurs froides, on a fini par réussir à se faire tester et avoir les résultats dans les temps pour notre vol. Ça a donc bien valu le déplacement, encore un grand merci à nos copains de nous avoir accompagné dans nos galères. 

Au cas où vous ne l’auriez pas encore compris, ce sont vraiment des amis adorables et en plus des bons petits repas, de l’accueil encore mieux qu’à l’hôtel, du prêt de leur matos d’hiver, des soirées entre copains et de l’organisation complètede notre séjour, ils nous ont aussi offert le spectacle du cirque du soleil. Oui je sais, on est drôlement chanceux. Drôlement chanceux de les avoir et drôlement chanceux d’avoir vu le cirque du soleil 2 fois au cours de ce voyage. Cette fois-ci c’était complètement différent du spectacle en salle de Vegas, nous avons vu la troupe itinérante dans un vrai cirque, pour le show Alegria. L’ambiance était plus intime et on avait plus l’impression de se trouver au cirque que dans un spectacle. Les acrobaties étaient toutes aussi époustouflants, la musique sublime et le show incroyable. Définitivement le cirque du soleil est bien à la hauteur de sa réputation. Un grand merci pour tout Alex et Ana.