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Toutes les personnes que l’on rencontrait nous vantaient les mérites de Maupiti, cette petite île entourée d’une couronne de motus, comme sa voisine Bora Bora. D’ailleurs les gens d’ici ont coutume de dire que Maupiti, c’est Bora avant que le tourisme de la défigure à jamais. On savait donc que l’on allait en prendre plein les yeux, mais on ne s’attendait pas à se faire aussi voler notre cœur

Pour la première fois depuis notre arrivée en Polynésie, nous avons eu l’honneur d’être accueillis avec un collier de fleurs. Cette jolie attention est en fait une ancienne coutume, aujourd’hui plutôt réservée aux touristes pensionnaires des hôtels de luxe et aux familles et amis. Autant vous dire que nos campings n’ont habituellement pas le standing requis. Sauf à Maupiti !  On nous avait prévenu que cette île avait su garder son authenticité, en témoignait ce joli présent aux parfum envoûtant. 

C’est les yeux grands ouverts que nous avons traversé le lagon de Maupiti pour rejoindre le petit motu où on allait camper. Avant de venir en Polynésie, on n’imaginait pas qu’il existait autant de teintes de bleu différentes, et encore moins que l’on pouvait les parcourir au cours d’une même navigation. Le lagon de Maupiti en était un magnifique exemple : bleu indigo, turquoise, céleste, roi, azur, cyan, saphir,…L’eau était tellement claire que l’on voyait les raies aigles et pastenagues nager à côté du bateau. 

Le seul camping de l’île étant complet, nous avons atterri chez Mario et Taupe, sur un motu situé en face de l’île principale. Un motu c’est une petite île en générale composée de sable blanc et de cocotiers. L’avantage c’est que nous étions entourés d’eau. D’ailleurs en arrivant le programme était donné : pour le snorkeling, les raies c’est devant et les poissons derrière. Mais au-delà de planter notre tente sur une petite île paradisiaque, nous avons véritablement vécu au paradis. C’est simple, au début on devait rester 2 nuits puis les 3 suivantes aller au camping de Maupiti, mais on n’a jamais réussi à partir. 

Taupe et Mario nous ont transmis pour la première fois le fameux accueil polynésien, cette générosité gratuite qui vous donne l’impression d’être les bienvenus sur leur terre. Ils nous ont ouvert en grand, non seulement les portes de leur maison, mais aussi celles de leurs vies et leurs coutumes. Leur cuisine était à tomber et ils nous ont à plusieurs reprises offert de partager leur repas. Ils se sont mis en 4 pour venir en aide à Paul et Cécile, 2 amis campeurs qui cherchaient à rejoindre Bora Bora en bateau. Bref tout en eux respirait la générosité et le partage. 

Par chance nos hôtes accueillaient également tous les samedis le traditionnel four tahitien de l’île. C’était pour nous une première et on n’a pas hésité à mettre le réveil à 6h pour participer aux préparatifs. On a ainsi appris à tresser les feuilles de palmiers pour confectionner des paniers utilisés afin de cuire la nourriture dans le four. Ensuite tous les paniers sont placés sous terre, où on été préalablement chauffées des pierres volcaniques, accompagnés de feuille de bananiers. Une fois recouvert, cela créé une cuisson à l’étouffé, aidée par l’humidité que dégagée par les feuilles de bananiers. Ensuite on partage le repas sous forme d’un buffet constitué de plats tahitiens typiques : poisson au lait de coco, bénitiers au curry, uru, bananes plantains, Poé (dessert à base de courge),… sansoublier le fameux Fafaru. Celui-là, il vaut mieux savoir comment il est préparé avant de le goûter (ou pas en fait). Il faut mettre des têtes de crevettes à macérer dans de l’eau salée, bien laisser imbiber plusieurs jours, puis ajouter dans cette mixture le poisson frais à déguster. Et ben ça goûte ce que ça sent et ça sent comme vous pouvez l’imaginer en lisant cette description ! Après avoir bien mangé, c’était au tour du concours de lancer de cocos (on a fini deuxième ! ), de l’apprentissage du cassage de coco à la main (la coco a gagné), des danses et des chants tahitiens. C’était une chouette journée conviviale. 

Mais comme si ce n’était pas suffisant, ce petit cocon était situé juste en face d’une station de lavage pour les raies Manta. Comme son nom l’indique, c’est un lieu où elles viennent chaque matin se faire nettoyer par des labres (petits poissons) après leur nuit de chasse. Et chaque matin nous étions au rendez-vous pour observer le balai de ces géants. C’est toujours une belle émotions de les voir voler dans l’océan. Parfois nous les laissions s’habituer suffisamment à nous pour qu’elles dansent autour de nos yeux ébahis. Dans ces moments-là, on aurait aimé être dotés de branchies pour rester encore un peu plus au fond, surtout quand elles décidaient de faire demi-tour pour repasser au dessus de nous alors que l’on était déjà à court d’air depuis longtemps. Nous n’oublierons jamais ces petites bulles de bonheur partagés. 

Il n’y a qu’un seul jour où nous avons manqué notre rendez-vous Mantas, c’est quand nous sommes allés explorer l’île de Maupiti. Mais ça en valait la peine. Une petite rando permet de grimper au sommet de sa montagne pour profiter d’un panoramas à 360° sur le lagon. La vue était époustouflante. De là-haut, les contrastes que formaient les différentes teintes de bleus étaient encore plus impressionnants. Nous avons profité du reste de la journée pour faire le tour de l’île à pied (10km) et ramasser au passage quelques fruits tombés des nombreux arbres bordant la route. 

Après un dernier coucher de soleil face à Maupiti, un ultime tête à tête avec nos copines les Mantas et des multiples remerciements à nos merveilleux hôtes, nous avons remis nos sacs à dos pour continuer nos aventures en sachant que ce ne serait sûrement pas la dernière fois que nous voyions Maupiti et ses chaleureux habitants.