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Comme vous l’avez sûrement compris à travers la lecture de nos articles, nous avons été déçus par ce pays qui était pour nous synonyme de magnifiques randonnées à travers une chaîne de montagne mythique : l’Himalaya. On pensait nature et paysages incroyables, on y a trouvé un lieu dévasté par la pollution. 

Voir la terre transformée en champs de plastique et les rivières à l’odeur infâme charrier ces déchets, crève le cœur. Encore plus quand on marche à 3000 m d’altitude en pleine nature. Je veux bien qu’en ville ils manquent de moyen pour traiter les déchets, mais qu’en pleine montagne les gens jettent n’importe où jusqu’à contaminer leur gagne-pain, c’est incompréhensible. On a bien tenté d’essayer de comprendre pourquoi les gens agissaient ainsi. A priori le gouvernement profiterait des budgets internationaux débloqués pour traiter ce problème pour s’en mettre plein les poches, il n’aurait donc aucune raison d’agir. Mais ça n’explique toujours pas pourquoi les gens méprisent leur pays et la seule explication que l’on nous a donnée, c’est l’absence de répression. Autant vous dire que ça reste pour nous toujours aussi mystérieux. 

Mais le pire dans tout ça c’était l’air. Au Népal le ciel n’est pas bleu, il est gris jaune, sauf passé les 3000 m d’altitude. Et ce voile toxique recouvre tout les paysages. Parfois on arrivait à deviner les sommets enneigés à travers mais la plupart du temps il masquait complètement la vue. Vous comprenez pourquoi on n’a pas vraiment apprécié notre expérience de rando là-bas. En général, quand on marche, c’est pour profiter du paysage qui nous entoure, mais quand celui-ci disparaît dans un nuage pollué, c’est tout simplement écœurant. Sans parler des soucis de santé que cela cause de faire de l’exercice dans cet environnement. Pour vous donner une idée, après 2 semaines nous saignions tous les 2 du nez à force d’être agressés par cet air vicié. 

Passé ce gros point noir pour nous, parlons un peu des choses qui nous ont plu !   Les gens sont adorables. Franchement je n’ai pas une situation en tête où un Népalais a pu être désagréable ( si peut être quand ils sont au volant, mais on vous en parle après ! ). Ils sont de manière universelle et constante souriants et gentils. Nous ne nous sommes jamais senti en insécurité ni même menacés par un possible vol, ce n’est tout simplement pas dans leur culture. Ils sont toujours prêts à rendre service et à faire plaisir. 

Ensuite leur culture. C’est une très belle culture : spirituellement mais aussi physiquement parlant. Trouver des temples, stupas et drapeaux de prières  à tous les coins de rues dans une ville comme Katmandou est sympa mais ça devient carrément étonnant au sommet d’une montagne à 3000 m d’altitude. C’est à la fois surprenant et magnifique. Quand on a la chance, à travers les rencontres ou les livres (j’ai lu kilomètre zero pendant notre séjour, que je vous recommande), de mieux comprendre cette culture, cela transforme notre regard sur le pays. 

On pourrait ajouter à ça la nourriture. Le Népal, imprégnés de ses voisins, s’est forgé une vraie identité culinaire et a de nombreuses spécialités : dal bhat, chowmein, momo, thukpas, pain tibétain, riz frit,…  on n’est malheureusement peut-être pas les mieux placés pour en parler car nos intestins n’étaient pas assez rodés pour les conditions d’hygiène locales, ce qui a un peu entaché le plaisir. On s’est quand même employé à goûter tous ces plats et boissons aux noms inconnus et on a eu parfois de bonnes surprises. 

Parlons quand même d’une chose qui ne laisse pas indifférent : les routes népalaises. C’est une véritable catastrophe. Le pays est soumis à une érosion constante et les routes se dégradent plus vites qu’elles ne se construisent. La plupart du temps, c’est plutôt une piste à flan de falaise où vous êtes brinquebalés en espérant que les 2 roues du bus restent sur la terre ferme. Tout ça avec l’habituel style de conduite asiatique, où tout le monde se double par tous les côtes à coup de klaxonnes. On a vécu des moments épiques. 

Pour finir on peut parler un peu du budget. Le Népal est indiscutablement une destination bon marché. Je crois que c’est même un des endroits au monde où voyager coûte le moins cher. Avec une moyenne de 18€/jour/pers, après la Polynésie, on peut dire que ça a fait du bien à notre budget !  Il faut dire que quand on arrive quelque part et que l’on nous dit que la chambre est gratuite à condition de prendre le diner et le petit dej à l’hôtel, on comprend vite que l’on va faire des économies ! Pour l’anecdote, ils appellent ça ici « l’Israélian deal ». C’est vrai que les principaux touristes que l’on a rencontré étaient israéliens ou français. 

Vous l’avez compris à travers cette petite aparté sur le budget, les népalais sont en majorité extrêmement pauvres. Les habitations sont rustiques sans isolation ni chauffage, bien souvent il n’y a pas l’eau courante dans la maison mais ce sont des points d’eau repartis dans le village. Les gens travaillent dur et portent de lourdes charges tout au long de leur vie, à l’image des plus connus, les sherpas. Et encore nous n’avons vu que les lieux les plus touristiques qui ne doivent pas être les plus à plaindre. 

Malgré la désillusion que l’on a eu lors de notre randonnée, l’Himalaya reste l’Himalaya et il n’est pas impossible que nous revenions un jour au Népal pour approcher de plus près le géant parmis les géants, l’Everest. On espère que d’ici là les népalais bénéficieront d’un gouvernement prêt à œuvrer pour son peuple et à le guider vers de meilleures conditions de vie qu’il mérite.