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Le parc Tayrona est réputé pour ses plages de sable fin encadrées par des rochers polis, rappelant un peu ceux des Seychelles. Mais ce qui est le plus intéressant dans ce parc, c’est que ces jolies plages se méritent ! Pour y accéder il faut marcher plusieurs kilomètres dans la jungle au milieu d’insectes sanguinaires. Dans ces conditions, on aurait pu imaginer se retrouver seuls sur une plage déserte. Et bien non, car ce parc est un des plus réputé et visité de la Colombie. 

Pour éviter une nouvelle mésaventure de plage colombienne surpeuplée, on a mis toutes les chances de notre côté. On s’est arrangé pour visiter le parc en semaine, et on a choisi de marcher jusqu’à la plage la plus isolée. Le prix de la solitude ? quasiment 9 km de marche, 400m de dénivelé positif, une chaleur humide étouffante et les assauts constants des mouches de sables. D’ailleurs, on en n’a pas encore parlé de ces petites bêtes là, il faut qu’on vous les présente car elles nous on tenues compagnie pendant tout notre voyage en Colombie. Elles sont aussi petites que voraces, se délectent de vos chevilles et de vos mollets en laissant un bouton centré par une petite croûte. Quand vous remarquez leur signature typique, malheureusement il est déjà trop tard. Vous êtes partis pour vous gratter furieusement pendant plusieurs jours (j’en ai même qui m’ont grattés plus d’un mois ! ), et dans mon cas, avoir une réaction inflammatoire faisant tripler la zone de volume, les douleurs qui vont avec. Sympa hein ?  

Bref, il y avait bien un moyen d’éviter de d’infliger tout ça, car il y avait un service de moto ou de cheval qui permettait de nous conduire à la plage. Mais on doit être radins, ou aimer souffrir, je ne sais pas, en tout cas on y est allés à pied. En vrai, une fois armés d’anti-moustique et de plusieurs litres d’eau, c’était chouette de découvrir la jungle en marchant. En plus on savoure encore plus la récompense à l’arrivée : la playa brava était magnifique et on en a profité quasiment tout seuls. Comme on n’est pas complètement maso, on avait laissé nos gros sacs à l’hôtel de Santa Marta, mais on avait quand même réussi à caser notre nécessaire à camping dans nos petits sacs. Et ça c’était vraiment chouette : la tente plantée sous les cocotiers (enfin pas juste en dessous, on tient à nos têtes ! ), face à la mer. 

Le soir venu, on a mangé du poisson frais en compagnie des autres touristes téméraires, l’occasion de rencontrer Sophie et Stéphane, 2 Suédois. Rencontrer des Suédois en voyage c’est un peu comme croiser un jaguar dans la jungle, c’est tellement rare que ça se raconte !  En plus de ça ils étaient très sympas et aimaient les jeux de société, on a passé une excellente soirée. 

Comme on avait pris goût à la marche dans la jungle, on a remis ça le lendemain pour 18 km, mais agrémentés de petits stops sur les plages du parc. On s’est d’abord arrêtés à la plage nudiste, on a pu y admirer de jolies pleines lunes. Ensuite la fameuse plage de Cabo San Juan, où on a retrouvé l’ambiance plage à la Colombienne qui ne nous avait absolument pas manqué. On s’est aussi tenté au snorkeling à la plage piscine, mais on n’a pas trouvé les récifs coralliens décrits sur les pancartes. 

On avait tellement aimé notre nuit tranquille face à la mer qu’on a décidé de renouveler l’expérience le soir-même. Après avoir cherché un endroit où pauser notre tente pendant plusieurs kilomètres sans grand succès, on a fini par aller au camping des Castilletes, proche de la sortie du parc. On a retrouvé la mer, les cocotiers, mais en plus il y avait une piscine avec toboggan où on a retrouvé notre âme d’enfant.