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C’est accompagnés de nos nouveaux compagnons de route que nous nous sommes ensuite rendu à Banos. Les paysages verdoyants et l’air chargé en humidité nous donnait un petit avant gout de l’Amazonie toute proche. 

Et si on faisait du rafting ?  Dis comme ça, ça paraissait être une bonne idée au départ. Et si on prenait 6 débutants et on les mettait dans un bateau sur une rivière déchaînée ?  Là ça paraît tout de suite une moins bonne idée… on a eu un petit doute quand ils ont bien insisté sur les consignes au cas où il nous arriverait de tomber à l’eau. Minute, on n’est pas censés rester sur le bateau ?  On a eu un gros doute, quand notre guide a essayé de synchroniser nos coups pagaies alors qu’on était encore sur la terre ferme. On a commencé à réellement se demander se qu’on faisait là, quand le couple de palestiniens qui complétait notre équipage a eu l’idée de demander le niveau de la rivière. C’était un 4 a répondu notre guide. On a hésité à partir en courant, quand le palestinien a demandé 4, c’est sur combien ?  Ça va jusqu’à 5, il y a aussi le 6 mais seulement pour les professionnels. Mais bon il paraît que les voyages c’est synonyme de dépassement de soit, que c’est le moment où jamais de repousser ses limites,…  donc on est montés sur le bateau : Christophe et Antoine devant, moi et Cécile ensuite et les palestiniens derrière. On a tenu environs 2 minutes. Au deuxième rapide on s’est pris un énorme rocher au milieu de la rivière qui a bien dû se demander ce qu’il lui arrivait quand on lui a foncé dessus. Nous aussi d’ailleurs. On a tous les 6 finis à l’eau, seul le guide est resté vaillant sur le bateau. C’était le moment d’appliquer les consignes que l’on avait appris : tenir sa pagaie, mettre les pieds en avant, se détendre et essayer d’attraper le premier truc qui vient : un kayak (positions du superman ou du koala), la corde d’un bateau ou une pagaie (il paraîtrait qu’on peut même l’attraper avec notre propre pagaie). Si on est coincé sous le bateau, aucun soucis, comme il est retourné, on peut respirer dessous, tranquillement sortir et aider à le remettre dans le bon sens. C’est beau la théorie, on passe à la pratique ? 

 On était au milieu de rapides, des vagues énormes dans tous les sens, projetés de rochers en rochers, à boire la tasse dès que l’on essayait de reprendre notre respiration. Quand à moi j’ai bien testé le fait d’être coincée sous le bateau sauf qu’il n’était pas dans le bon sens, donc pas de poche d’air pour respirer. Dans ce cas les secondes paraissent très longues quand on n’a pas d’air, que l’on ne trouve pas la sortie et quand finalement on la trouve, à peine le temps de boire la tasse que le bateau a déjà rebasculé sur notre tête. Autant vous dire qu’une des premières choses que j’ai faite après avoir regagné l’air libre et m’être retrouvée, comme les autres, ballotée au milieu des rapides, c’était de me débarrasser de ma pagaie pour avoir les 2 mains disponibles et réussir à m’agripper au bateau. C’est là qu’on était contents d’avoir choisi une agence sérieuse. On a tous été récupérés rapidement, même si ça nous a semblé très long. Antoine, Cécile et Christophe par d’autres bateaux, moi et les Palestiniens sur le notre. On s’est tous cherchés du regard pour voir si tout le monde allait bien et on avait tous le même : hébété et choqué. Je vous rappelle que c’est arrivé dans les premières minutes. Il a fallu remonter sur notre bateau et continuer la descente de la rivière. On s’est pris une bonne rouste par notre guide, probablement un peu coupable de nous avoir conduit en plein sur le rocher, et d’avoir perdu tout son équipage. Mais ensuite on est devenus l’équipage le plus synchro et le plus obéissant. On avait une sacré motivation : on avait aucune envie de revivre ça !  On y a même pris du plaisir au fur et à mesure que l’on passait les difficultés,  c’était bien plus rigolo en restant sur le bateau. Une fois arrivés bien en sécurité sur la terre ferme, les nerfs ont lâchés et on a pleuré de rire en se remémorant encore et encore nos souvenirs. Une chose est sûre, rien de tel pour resserrer les liens ! 


Après toutes ces émotions, on est allés se relaxer dans les sources d’eau chaude de banos. C’est toujours plus agréable quand l’eau est chaude, qu’elle ne cherche pas à nous engloutir et à nous projeter sur des cailloux. On a passé un bon moment à barboter au  au pied du volcan Tungurahua. 

Je pense que Cécile et Antoine nous en voulait un chouilla de les avoir entraîné dans cette histoire de rafting et ils ont voulu prendre leur revanche le lendemain. Il nous avaient concocté une petite rando qui sur le papier était alléchante. Au menu : marcher dans la forêt tropicale sur une dizaine de kilomètres en allant de cascades en cascades, agrémenté de tarabitas (nacelles suspendues par un câble permetant de passer d’une rive à l’autre). On passe à la réalité ?  On a pataugé dans un mélange de boue et de bouse de vache, on s’est perdus, on n’a pas mangé avant 15h30, et quand on est enfin arrivés épuisés au bout de nos 10km, la tarabita qui devait nous ramener sur l’autre rive (celle où il y avait la route, donc le bus pour nous ramener chez nous) était fermée. Même si ça semblait fermé de notre côté, il y avait bien des nacelles remplies de touristes qui circulaient, mais elles n’allaient pas jusqu’au bout. Le temps de prendre la photo de la cascade qu’elles survolaient et elles étaient déjà reparties. On a essayé d’interpeller les gens, de leur dire d’informer l’opérateur que l’on était bloqué ici, mais aucun d’eux n’a réagi. J’ai fini par sortir mon grand jeu d’actrice en agitant les bras, en appelant à l’aide, en suppliant,… pour que les touristes nous regardent en rigolant. Finalement, dans le tas il y en avait des moins bêtes qui ont prévenu l’opérateur et ils ont fini par nous récupérer. En vrai on s’est quand même bien marrés sur cette rando et ça aurait  beaucoup moins drôle sans toutes ces péripéties. 

Pour finir notre journée sur la route des cascades on est allés voir la star d’entre toutes : el Paillon del Diablo. Cette fois on a pris le bus !  Et ça en valait la peine, le chemin était aménagé de sorte que l’on avait l’impression d’être sous la cascade et de recevoir des milliers de litres d’eau sur la tête. C’était impressionnant.Pour remercier Antoine et Cecile pour cette journée de rêve nous nous sommes lancés dans la confection d’Empanadas pour le diner et étonnamment c’était plutôt une réussite !  Le lendemain nos chemins allaient se séparer : nous continuions notre route vers le sud le long des Andes et eux regagnaient Quito puis la côte. On était très heureux d’avoir partagés cette petite semaine avec eux, riche en émotions. Le seul qui n’était pas ravi de cette rencontre c’était notre porte monnaie !  On avait pris la décision de ne pas aller aux Galapagos car le coût du voyage était trop élevé, 5min après en avoir discuté avec Antoine et Cécile qui en revenaient, on a changé d’avis et nous voilà les heureux possesseur de deux billets d’avion direction les Galapagos pour le mois de décembre !