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Vous êtes prêts pour un voyage au cœur de l’Orient sur les traces d’Aladin et des milles et une nuit ?  Bienvenue en Ouzbékistan. Voilà un pays dont on entend peu parler et pourtant c’est un trésor caché que l’on a hâte de vous présenter. A vrai dire nous n’avions pas forcément prévu d’y aller non plus dans nos plans initiaux. On avait envie d’aller au Kirghizistan et de le combiner plutôt au Tadjikistan et parcourir la fameuse Pamir Highway. Mais ce dernier étant toujours fermé à cause du covid (et au niveau sécurité ce n’est pas ça non plus en ce moment) et comme c’était encore un peu tôt pour la rando au Kirghizistan, on a décidé d’aller faire un petit tour en Ouzbékistan avant, histoire de patienter un peu. Et ça a été une très bonne surprise. 

Nous sommes arrivés de nuit à Khiva et même notre hôtel, (Naqqosh guesthouse), pourtant bon marché, nous a agréablement surpris, sans doute le meilleur rapport qualité-prix depuis le début de ce voyage. Des lieux propres, décorés avec soins, un accueil touchant avec un thé accompagné d’un plateau de petites douceurs. Le petit déjeuner, le lendemain matin, nous a rassasié pour la journée entière avec du pain, de la confiture maison, des œufs, des saucisses, du salami, du fromage, des gâteaux, des bonbons, des chocolats, des cacahuètes et pour finir des chouchous. Un véritable festin ! 

Mais assez parlé de l’hôtel, parlons un peu de la belle Khiva. Un mot vient à l’esprit pour décrire cette ville : esthétique. Tout était magnifique. A peine sortis de l’hôtel, on ne savait plus où donner de la tête tant chaque ruelle, chaque porte, chaque toit, chaque bâtiment était beau. L’architecture tout en arrondie, les murs fait de terre et de paille, le bois sculpté qui ornait les portes et les fenêtres, et les céramiques bleues, blanches et turquoises décorant les murs et les toits se répondaient parfaitement dans une belle harmonie. En plus de cela les rues étaient propres, les bâtiments entretenus, il y avait des coins de verdure fleuris partout,… Après nos 2 dernières expériences au Népal et en Jordanie c’était comme une bouffée d’air frais. Et pour couronner le tout, c’était parfaitement calme et paisible : aucun bruit de moteur, aucun klaxonne, seul quelques cris d’enfants et le bavardage des locaux venaient troubler ce petit havre de paix. Nous logions au cœur de la vieille ville fortifiée, évidemment le site est touristique et n’est pas à l’image de toutes les villes ouzbèkes, certains même lui reproche d’être une « ville musée », mais nous avons eu un véritable coup de cœur pour les lieux. 

Nous avons pris un pass qui nous permettait pour une dizaine d’euros de visiter une bonne partie des musées et bâtiments de la ville. Tous ne se valaient pas mais c’était un plaisir de découvrir cette nouvelle culture et d’explorer les lieux del’intérieur. Quand on poussait la porte principale, on entrait dans un patio central, qui garde la fraîcheur en été et la chaleur en hiver, parcouru de portes en bois ornées donnant sur depetites pièces. A l’intérieur, parfois le plafond était coloré, parfois les murs peints à la main ou laissés blanc. On a découvert que les ouzbèkes avaient un véritable sens de l’esthétisme dans les moindre détails (même les ventilateurs de clims étaient cachés par de beaux coffrages en bois sculptés). La ville était un haut lieu de la culture de son temps et beaucoup de ces bâtiments étaient d’anciennes medressas, sortes d’universités. On trouvait aussi des mosquées et d’anciennes demeures luxueuses. L’état de conservation des bâtiments était incroyable, on pouvait constater le soin consacré à leur entretien. 

On nous avait parlé de la cuisine ouzbèke, plutôt en mal, et on appréhendait un peu ce que l’on allait manger. Ils sont connus pour cuisiner avec de l’huile de coton (ce sont de grands producteurs), peu digeste pour les occidentaux (traduisez mal de ventre et diarrhées… ), vous comprenez pourquoi on avait un peu peur. Au final on a goûté de délicieuses brochettes et une spécialité de nouilles vertes à l’aneth (Shivit-oshi) qui présageaient du bon pour la suite. 

Après tous ces mois de voyages nos sandales étaient en fin de vie. Réparées à plusieurs reprises, nos bricolages n’étaient pas assez solides et elles étaient proches d’être abandonnées. Jusqu’à ce qu’elles rencontrent le cordonnier de Khiva. Un véritable orfèvre des chaussures qui nous les a réparés pour à peine 1 euros chacun, leur offrant une seconde vie. On a aussi rencontré un sculpteur sur bois qui nous a expliqué son travail en français !  Dans un pays où la plupart des gens ne parlent qu’ouzbeke et russe, il faisait figure d’exception. Rencontrer ces artisans de génie ont ajouté du charme à la découverte de cette ville. 

D’ailleurs tous les gens que l’on a pu croiser étaient très gentils et curieux de savoir d’où l’on venait, mais d’une curiosité polie, beaucoup moins insistante qu’en Jordanie. On a eu plusieurs fois des demandes pour être pris en photos à leur côtés et plus inhabituel, je me suis fait interviewée pour la télé nationale. Je ne me sentais pas vraiment légitime de parler du pays alors que l’on était arrivés depuis moins de 24h mais ça leur faisait plaisir alors j’ai joué le jeu. Le seul soucis que l’on a eu avec la population, c’était pour se comprendre car pour l’instant notre vocabulaire russe et ouzbeke se limitait à 2/3 mots. Ce qui a donné lieu à des situations cocasses car les ouzbèkes étaient trop polis pour nous dire qu’ils ne comprenaient pas et certains faisaient illusion avec leurs quelques mots d’anglais. On sait ce qu’il nous reste à faire maintenant : potasser notre ouzbek !