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Arslanbob est réputée pour son immense forêts de noyers. Vous savez à quoi ressemble une forêt de noyers ? Non ? Nous non plus, c’est pour ça que l’on a décidé de faire étape dans cette petite ville perchée dans les montagnes.

Alors que l’on était dans la petite Marshrutkas (minibus local) qui nous conduisait sur les routes sinueuses de la région, soudain Christophe s’est retrouvé avec un portable dans les mains, il avait un appel ! C’était Abdul qui tenait une Guesthouse à Arslanbob et nous proposait de venir chez lui. Comme on n’avait rien de prévu et qu’il était déjà tard, on a sauté sur l’occasion. On a embarqué au passage Aimé, un italien que l’on avait rencontré à Osh. Il voyageait depuis 10 ans mais étrangement était complètement autocentré et incapable d’écouter les autres, voyageurs ou locaux. On a donc atterri tous les 3 chez Abdul, un ouzbèke installé au Kirghizistan. Cet homme était la gentillesse incarnée et s’est mis en 4 avec sa famille pour que l’on passe un séjour agréable à Arslanbob. Il nous a fait goûter chaque jour à une spécialité différente : Dimlama (viande, patates et légumes cuits à l’étouffer) , Mianthi (raviolis cuits à la vapeur), Plov (spécialité ouzbèke à base de riz, de gras et de viande), Mastava (bouillon gras avec du riz et de la viande). Bon je vous avoue que le Mastava au petit dej a eu du mal à passer !  Il prenait tous ses repas avec nous et nous abreuvait d’anecdotes sur le pays. Il a même contacté notre prochaine guesthouse pour leur dire ce qu’on avait mangé afin qu’ils nous cuisinent quelque chose de différent ! Après avoir quitté la ville, il a continué à prendre soin de nous et à nous aider dans notre voyage au Kirghizistan.

La rando du côté de Osh nous avait mis en appétit (beaucoup plus que les spécialités d’Abdul à vrai dire !), et on avait hâte de retourner se perdre dans la nature pour quelques jours. Seulement pour une fois, on a perdu notre chance avec la météo et la pluie était au rendez-vous pour les prochains jours, dans tout le pays. On savait qu’on était un peu tôt dans la saison pour randonner et qu’à cette période c’était un peu kit ou double. Malheureusement pour nous, on avait plutôt un hiver tardif, avec neige et froid qu’un été précoce.

Au début on était vraiment motivés pour aller randonner du côté des lacs sacrés, perchés à 3700m d’altitude, car il y avait une petite accalmie de prévue du côté de la météo locale. On a profité du premier jour pluvieux pour aller se renseigner au CBT du coin sur la faisabilité de notre projet. Alors que l’on se promenait en ville en attendant que les guides du CBT viennent nous aiguiller, on s’est fait aborder par un gars. C’était un guide du coin qui venait de monter sa propre agence et qui avait prévu de faire une vidéo promotionnelle aux lacs sacrés. Il partait le lendemain avec 2 amis et nous proposait de les accompagner. C’était une proposition alléchante car ça nous simplifierait la tâche pour trouver notre chemin dans les montagnes et les conditions étaient encore difficiles avec beaucoup de neige au niveau des cols. En plus la perspective d’échanger avec 3 locaux était séduisante. Malheureusement l’accalmie prévue n’a pas eu lieu et on a été contraints d’annuler tandis que les orages et la neige se déchaînaient dans la montagne.

A la place on a découvert les alentours d’Arslanbob en se promenant entre, et sous, les gouttes. Le premier jour, on est allés voir les 2 cascades autour du village, une petite marche de 15 km avec 800 m de dénivelé tout de même. On a ainsi traversé en long et en large les rues d’Arslanbob, et découvert la vie locale. Il y régnait une ambiance agréable et solidaire entre les gens qui travaillaient ensembles à rafistoler la route et les enfants qui jouaient en nous acclamant de « hellos » à notre passage. Les anciennes voitures soviétiques et la simplicité des lieux et de la vie de ses habitants nous ont transportés dans un autre temps.

Mais on n’allait pas finir cet article sans vous parler enfin de la forêt de noyers, que vous attendiez depuis les début !  Nous qui pensions que les gens du coin ne savaient pas nager et qu’on allait voir des tas de visages bleutés dans la forêt, que néni !  En fait il y avait pleins d’arbres parsemés de jeunes noix, étonnant non !