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Comme il nous restait quelques jours avant de récupérer notre voiture de location (on avait prévu de faire le John Muir trail en 24 jours, on en a mis 19), on a décidé d’aller visiter San Francisco. On préférait se rendre dans les villes tant qu’on était toujours piétons pour éviter le casse tête du parking de la voiture. 

Le côté positif de visiter San Francisco à pieds juste après avoir fini  un trek de 400km, c’est qu’on a eu aucun problème à parcourir ses rues pentues ! Elle est surnommée la ville aux milles collines et ce n’est pas pour rien : ça monte et ça descend dans tous les sens. Ce n’est pas comme certaines villes qui peuvent être très pentues dans un sens car construites à flanc de montagne ou falaise, ici les collines font que c’est imprévisible. Nous avions l’habitude de tracer des lignes droites par rapport à la carte pour se rendre d’un endroit à l’autre, ce qui nous faisait parfois monter et descendre plusieurs fois alors qu’un chemin un peu à côté aurait pu nous y mener quasiment à plat. Mais ça faisait parti du charme de la ville de découvrir ces pentes impressionnantes et l’architecture adaptée à ces contraintes. Par exemple les porches des maisons sont de travers, on a l’impression qu’ils vont s’effondrer, les bancs ont un côté plus bas que l’autre, ect… 

La Lombart street est réputée pour être la plus pentue de San Francisco (27° ! ). Pourtant les voitures y circulent en zigzaguant entre 8 virages serrés. Certaines rues sont si pentues qu’elles sont équipées d’escalier comme la Filbert street qui mène à la Coit Tower offrant un beau panorama sur la ville. 

Nos ballades dans la ville nous on fait découvrir ses quartiers bien identifiés. Les chics et célèbre  « painted laydies » : des maisons aux façades colorées de style victorien. Le traditionnel Chinatown, avec son architecture chinoise et ses magasins bon marchés. L’amusant Japantown, avec ses magasins remplis de gadgets inutiles. Le quartier français, censé exister sur le papier, mais inexistant une fois sur place. Le quartier des affaires et des magasins, avec ses buildings créant des courants d’air glacials. Richmond district, bien plus familial, situé entre deux beaux parcs : Presido of San Francisco et Golden Gate park. 

On a été très surpris en marchant dans Presido of San Francisco. C’est plus une zone naturelle qu’un parc, située aux portes du Golden gate. On se croyait en pleine forêt de retour sur notre trek. Il n’y avait personne, c’était peu aménagé et il y avait même un camping avec des food storages. C’est génial de préserver ce genre d’endroit dans une ville si grande et populaire. Son jumeau Folden gate récréation national area situé de l’autre côté du pont est encore mieux préservé. On y a grimpé jusqu’à la Battery Spencer qui offre une magnifique vue sur le golden gate. Le golden gate était aussi magnifique qu’il est mythique et on a pris plaisir à le traverser dans les deux sens. 

Le parc du Golden Gate situé un peu plus loin sur une colline ressemble à un parc classique avec ses allées arborées et ses lacs. On y trouve aussi le jardin botanique de San Francisco, il était par hasard gratuit ce jour là, on s’est donc promenés dans les différents écosystèmes qui y ont été reproduits. 


Nous sommes bien sûr allés voir les jetées du port de San Francisco, pour la plus célèbre, le pier 39. Une colonie de lions de mer y a élue domicile, c’était amusant d’observer leur petite communauté. Le pier 39 c’est aussi un véritable petit village touristique, charmant avec ses constructions en bois. Tradition oblige, on a bien sûr goûté à la fameuse soupe de Clam (palourdes) servie dans une miche de pain. C’était très bon (et on a mangé tout notre bol nous ! ).

Juste à côté, sur le pier 45, on trouve le musée mécanique, un lieu qui regroupe d’antiques jeux d’arcades toujours en état de fonctionnement. Les restaurants tout proches conservent toujours leur architecture traditionnelle conférant une ambiance rétro à l’ensemble du quartier, vraiment sympa ! 

Mais si on traînait dans le coin c’était aussi surtout pour prendre le bateau jusqu’à la mythique Alcatraz ! La première surprise en arrivant c’est découvrir le panneau de la prison vandalisé, revendiquant le lieu comme une terre indienne. On a l’impression que le graffiti est récent alors que cela date de l’occupation par les américains natifs dans les années 70. À cette période ils ont occupés pacifiquement l’Île pendant 19 mois afin d’être reconnus. C’est un beau hommage de l’avoir laissé tel quel et une partie de la visite est consacrée à cette période de l’histoire de l’île. 

L’autre clou de la visite est bien sûr la prison en elle-même. Un audio guide permet de se replonger dans l’ambiance de l’époque, terrifiant ! On y apprend aussi quelques anecdotes intéressantes comme l’évasion de 3 prisonniers à l’aide de cuillères en inox ou le fait que la nourriture y était abondante et excellente (bien plus que sur le John Muir trail paraît-il). 

L’île offre également un beau panorama sur à la baie de San Francisco et le golden gate. Nous y avons passé une belle après midi au contraire des milliers de prisonniers (et gardiens ! ) qui y ont vécus pendant plusieurs années. 

On a aussi profité de ces quelques jours pour faire nos lessives, se remplumer à l’aide de muffins, cookies et petit dej à l’Américaine (oeufs et bacon) et s’occuper de notre matériel. Entre la couture, les réparations diverses et le lavage, on avait du boulot. Ce sont toujours des moments que l’on savoure particulièrement après un trek : la première douche, la première lessive,… en parlant de cette lessive, on a lavé absolument TOUTES nos affaires en arrivant, je vous laisse imaginer comment on était habillés en allant au lavomatique ! 

Petit budget oblige, nous logions dans un quartier très pauvre avec énormément de drogués et de sans abris dans les rues. Nous ne nous sentions pas en insécurité, mais c’est triste de côtoyer ces hommes et ces femmes qui se shootent aux yeux de tous à longueur de journée et vivent dans une misère profonde. Nous ne pouvions pas nous empêcher de comparer à la France où il est impossible de concevoir des endroits comme ça. Chez nous on a l’impression qu’on s’occupe des gens en les aidant à se désintoxiquer et en leur fournissant un minimum. « Ici une fois que tu es dans la rue, tu y restes », ce sont les mots d’un américain que l’on avait rencontré. On comprend mieux pourquoi. 

Ensuite nous avons rejoint Los Angeles par un bus de nuit peu confortable. Nous devions récupéré les affaires que nous avions laissé 1 mois auparavant chez des amis de la famille de Pierre (mon beau frère) et récupérer la voiture que nous avions réservé pour notre roadtrip. Globalement nous avons passé la journée entière dans les bus à sillonner los Angeles et avons réussi à récupérer notre voiture de justesse 5 minutes avant la fermeture de l’agence. Mais il y a quand même une anecdote incroyable à raconter. 

Alors que nous déjeunions sur un banc sur le parking d’un grand centre commercial, une dame nous a abordé. Elle nous a dit qu’elle nous trouvait paisibles assis là, qu’elle ne pouvait pas voyager mais qu’elle aurait aimé et elle nous a demandé si ça nous dérangeait pas qu’elle nous donne de l’argent !  Sur le coup on ne savait pas trop comment réagir, on lui a dit qu’on n’en avait pas besoin. Mais elle a insisté en nous disant que ça nous payerait un café quand on aurait froid, nous a donné 10 dollars, puis est partie. Incroyable !  On est vraiment resté bêtes. Cela retranscrit bien l’impression que l’on a depuis notre arrivée aux USA. Les américains dont adorables, bienveillants et prennent plaisir à aller vers les autres. On n’imaginait pas tant de générosité. Maintenant on hésite à placer une coupelle devant nous quand on mange paisiblement sur un banc 😉