Yellowstone National Park, encore un endroit qui avait une place particulière dans ma tête et que je rêvais de découvrir. Pour une passionnée de volcan si on vous parle du plus grand volcan au monde, qu’en plus il est actif, qu’on peut se promener dans son cratère, vous n’avez qu’une envie c’est d’aller voir ça de vos propres yeux. Si vous ajoutez à ça les étonnants paysages que cela créer, couplés à de magnifiques montagnes et forêts de pins, vous obtenez un lieu parfait dont il nous tardait d’en explorer les moindres recoins.
Il nous a fallu 2 jours de route aller-retour pour gagner le Montana et le Wyoming, où se trouve Yellowstone, sur notre route des parcs de l’Utah. Mais on ne s’est jamais pausé la question de ne pas y aller, après avoir attendu toute une vie pour découvrir Yellowstone, c’était quasi la porte à côté.
On a eu un coup de cœur absolu pour cet endroit. On y est restés 5 jours et encore, une partie du parc était fermée (la route était en réparation), sinon on serait restés plus longtemps.
Bienvenue dans un monde aux milles et une couleurs. Ici la nature exprime ses talents artistiques en peignant le paysage au gré de ses envies. Car oui quand elle en a marre, elle est capable de changer complètement le décor. Une jolie source bleue turquoise peut, du jour au lendemain, prendre les teintes de l’arc en ciel. Bon on a appris aussi que c’était parfois la faute à certaines erreurs de la nature qui s’amusent à jeter des objets dans les sources, changeant irrémédiablement leur activité…
Mais parfois c’est bien l’expression des entrailles de la terre qui provoque ces changements. D’ailleurs à Yellowstone rien n’est immuable. Non seulement le décors change à tout les instants : ça bouillonne, ça crache, ça fume,… mais en plus il suffit d’un petit tremblement de terre de rien du tout pour transformer une source tranquille en un dangereux geyser, ou inversement, un geyser qui avait l’habitude d’expulser de l’eau régulièrement se mette à bouder et on n’entendra plus parler de lui.
La plupart du temps on observe tout ça en se baladant sur des passerelles en bois aménagées pour éviter de traverser malencontreusement le sol et se retrouver dans une marre acide ou bouillonnante. Et heureusement on a régulièrement des avertissements, dessins à l’appui, nous rappelant ce qu’il peut se passer si on sort un orteil de la zone protégée ou si on ne tient pas bien la main de son enfant. Il y a même un audioguide via une application que l’on télécharge sur le téléphone pour nous expliquer les différents lieux d’intérêt (très pratique, on a adoré !), qui ne manque pas de nous le rabâcher régulièrement. On ne pourra pas dire qu’on était pas prévenus !
Pour les geysers il faut jouer au jeu de la patience, ou de la chance, au choix ! L’éruption de certains est prévisible, parfois à 1 ou 2h près, c’est là que l’on joue au jeu de la patience (ou de la chance ! ) tandis que d’autres peuvent s’activer quand bon leur semble et rester sage ensuite pendant plusieurs semaines, mois voir années, c’est là que le jeu de la chance intervient (ou celui de la patience, mais il faudra être très fort !). On a joué plusieurs fois et on a pu observer de belles éruptions de geysers : les plus mémorables était Grand Geyser et Fountain Geyser.
Mais Yellowstone c’est encore bien plus qu’un volcan à ciel ouvert (même si c’était déjà pas mal ! ). Yellowstone c’est aussi de splendides paysages : des forêts de pins, des montagnes, de belles rivières s’écoulant paresseusement au milieu de prairies dorées ou à l’inverse leurs eaux tumultueuses cherchant leur chemin au sein des parois verticales d’un canyon. Et ici, les canyons, ils ont de la gueule : la roche prend des teintes jaunes, rosés, ocres, rouge. Si vous ajoutez à ça une cascade de temps en temps, on n’est pas loin de la perfection.
Mais Yellowstone c’est encore bien plus que des paysages. C’est aussi un refuge pour des animaux qui ont longtemps été chassés par l’homme. On y trouve des bisons par milliers : tantôt broutant dans les prairies, tantôt se chauffant le poil à côté d’une fumerolle, mais ce qu’ils préfèrent, c’est de circuler en rang serrés sur les routes et veiller à ce qu’on ne les dépasse pas (et vu leurs regards quand ils sont a côtés de nous, on se tient à carreaux ! ). Il y a aussi pleins de cervidés : des wapitis, des cerfs , des antilopes américaines, des bouquetins,… Et il paraît qu’il y a aussi des élans mais eux sont assez fort à cache-cache, pas moyen de débusquer le moindre bois qui dépasse. Quand on plisse les yeux et qu’on fait un gros zoom avec l’appareil photo, on peut même avoir la chance de voir un grizzli ou son cousin l’ours brun. Mais on l’avait déjà vu à Yosemite donc c’est pas si grave s’ils ont fait leur timide cette fois-ci. Et puis quand un monsieur a la gentillesse de prêter sa jumelle grossissante (sûrement un bon millier de fois ! ), on pourra tenter d’observer une meute de loups. Enfin, on peut aussi apercevoir un coyote ou un lynx au loin, difficile à dire quand il s’obstinent à nous montrer leurs fesses…
Tout ça attire les foules. Il faut dire qu’il y en a pour tous les goûts. On peut simplement faire du tourisme et déambuler de site exception en site d’exception, mais on peut aussi pêcher la truite, chasser (et oui mais avec un permis), randonner (à condition de se munir de son spray anti ours), faire du bateau, du kayak,… Nous avons vu des photos de ce qu’est habituellement Yellowstone en été, on se croirait à Disney. Mais si vous voulez profiter de tout ça rien que pour vous, on a trouvé une solution infaillible. Pour ça il faut 2 ingrédients. D’abord venez hors saison (nous y étions du 28 octobre au 1er novembre). En gros, mi-octobre la plupart des infrastructures ferment, mais s’il n’y a pas trop de neige, les routes restent ouvertes (heureusement pour nous il a beaucoup neigé au début du mois puis les routes sont de nouveau redevenues praticables pour notre arrivée). A partir du 8 novembre tout ferme, il ne reste plus que l’entrée nord qui permet d’accéder au parc et certaines routes, à condition d’être équipés pour la neige. A cela vous ajoutez une belle grosse pandémie comme le Covid et vous avez Yellowstone pour vous tout seul !
Bon il faut avouer qu’il y a quand même un petit inconvénient, sinon ce serait pas juste. Il fait un peu froid ! Surtout si vous choisissez de dormir en bivouac, on a toujours eu des températures négatives la nuit. Mais au moins l’immersion était totale. Pour nous endormir nous étions bercés par les hurlements des loups et avant d’aller faire pipi on vérifiait à deux fois qu’un ours du coin n’avait pas un petit creux en même temps.
Par contre l’avantage de bivouaquer c’est qu’on ne prévoit rien à l’avance et on dort au plus prêt. Comme il était interdit de bivouaquer dans le parc, on a dormi 2 fois à West Yellowstone, 1 fois à Mammoth Hot springs et 2 fois au sud du parc, ce qui nous a permis de couvrir l’ensemble du parc pendant nos 5 jours.
Nous avons fini par le sud pour poursuivre notre route avec la découverte de Grand Teton National Park. Malheureusement, nous qui nous félicitions d’avoir été épargnés par la pluie depuis le début de notre tour du monde (à part 3 gouttes sous la tente à Portland on n’avait jamais vu la pluie ! ), il fallait bien que ce moment arrive. Ce n’est pas tant la pluie qui nous a gênée mais la couverture nuageuse : elle était si basse que l’on ne voyait pas les montagnes autour de nous. Comme ces conditions étaient prévues pour encore plusieurs jours, on a dû poursuivre notre route en traversant simplement le parc en voiture. Mais on n’a pas de regrets, il y a tellement de choses à voir aux USA que ça nous laisse simplement plus de temps pour les autres (et ça nous donne aussi une bonne raison de revenir ! ).
Vue avec et sans nuage
Si vous voulez la video d’une éruption complète en voici une :
Ce parc est éblouissant , un vrai concentré de ce que la nature peut nous offrir de meilleur. Ces photos donnent vraiment envie d’aller visiter cet endroit, merci du partage.