Le wadi Rum est sans doute le second endroit le plus connu de Jordanie après Petra. Ses montagnes aux formes étranges et son sable rouge ont servi de décor à de nombreux films comme « seul sur mars » ou « Dunes ». Auparavant les bédouins y avaient élu domicile, domptant les conditions extrêmes des lieux. Aujourd’hui peu y vivent encore de manière traditionnelle en y élevant chèvres et dromadaires, et la plupart se sont reconvertis dans le tourisme, bien plus facile et rémunérateur.
C’est donc aux côtés des bédouins que l’on est partis découvrir ce désert, et la concurrence était rude. Nous avons choisi une agence recommandée par des Français, qui avait le mérite de proposer des bivouacs à la belle étoile dans le désert et pas dans des camps, parfois illégaux, qui détériorent les lieux. En plus le Wadi Rum est renommé pour l’observation des étoiles, quoi de mieux pour les voir que de dormir en plein air au milieu de nulle part ?
Histoire de bien explorer les lieux, on choisi une formule sur 2 jours et 2 nuits, et on ne l’a pas regretté. Essentiellement parce que nous avons passé le premier jour avec un guide peu professionnel dont le but premier était de retrouver ses copains à chaque site visité. Résultat on était toujours accompagnés d’une dizaine de jeeps, avec les touristes qui vont avec, pas terrible l’immersion en plein désert. En plus il ne savait répondre à aucune question, heureusement les touristes qui nous accompagnaient dans la jeep ont comblé nos lacunes sur Lawrence d’Arabie (le guide nous a seulement conseillé de regarder le film ! ).
Nous avons passé la deuxième journée dans une partie beaucoup moins fréquentée du désert, à la frontière de l’Arabie Saoudite. Les paysages étaient sublimes. Les contrastes entre les différentes couleurs de sables étaient incroyables, allant du blanc, au rouge en passant par l’ocre ou le rose. On aurait dit que les montagnes avaient été façonnées par des géants, jouant avec du sable mouillé à la plage pour en faire des sculptures. Un super terrain de jeu pour l’escalade d’ailleurs, on s’est bien amusés à grimper partout. Le nouveau guide, l’ancien étant rentré avec un autre groupe, était bien plus fun aussi, nous lançant sans cesse des défis. D’ailleurs il s’est fait prendre à son propre jeu en nous menaçant de continuer à pied si on n’arrivait pas à lancer une pierre dans un petit trou dans un rocher. Je ne sais pas par quel miracle, j’ai réussi l’impossible et je me suis donc installée au volant de la jeep, encourageant les autres à me suivre à pied. Il a joué le jeu jusqu’au bout et m’a laissé conduire, ce qui ne devait pas être commun une femme blanche au volant d’une jeep à surfer sur les dunes de sable !
On a dormi comme des bébés lors des 2 nuits à la belle étoile. Tellement bien d’ailleurs qu’on n’a pas tellement profité des fameuses étoiles ! La lune était trop brillante pour bien les observer en début de nuit et le mieux que l’on ait réussi à faire vers 4h du matin, c’est ouvrir un œil, se dire que c’était magnifique, et se rendormir !
Cette excursion dans le désert a aussi été le moment d’en apprendre plus sur les bédouins et leur mode de vie. Marcher à la fraiche le matin, se reposer à l’ombre entre 12h et 15h, bivouaquer dans des cavités à l’abri de la roche (utile car on a quand même réussi à avoir un peu de pluie le premier soir, expérience unique dans un désert !),… cette journée rythmée par le traditionnel rituel du thé préparé sur le feu avec de la sauge, du thym et de la cardamone, mais surtout beaucoup de sucre. Les repas étaient toujours accompagnés à minima de pain arabe et de houmous (et surtout beaucoup d’huile d’olive). Le matin on avait en plus des œufs, du halva (pâte à base de pistaches) ou du fromage frais et le midi et le soir une sorte de ratatouille avec ou sans viande. On a surtout passés une merveilleuse soirée au coin du feu à écouter les histoires d’Atallah, le gérant de l’Agence qui a grandi dans le désert, ses parents font d’ailleurs partis des derniers bédouins à perpétuer la tradition. C’était un régal de l’entendre parler de son troupeau de chameau et de son enfance dans le désert.
Même après ces deux jours, notre histoire avec le désert n’était pas encore terminée, nous y sommes repassés pour une dernière expérience atypique. Lorsque nous avons réservé notre Jordan pass, le fameux ticket/visa jordanien, on nous a proposé de bénéficier gratuitement d’un billet pour « le trajet en train de l’aventure : voyage en 1916 ». Sur le site pas plus d’info pour savoir en quoi consistait l’aventure, simplement la nécessité de réserver une date et une heure bien en avance. Malgré une fouille approfondie d’internet et l’interrogatoire de tous les touristes français que l’on a croisé dans le désert, personne ne semblait être au courant cette attraction. Plus bizarre, on était les seuls à qui on l’avait proposé lors de l’achat du pass. Bien décidés à résoudre ce mystère, on s’est donc rendus le jour J au lieu du rendez-vous. Premier fait étrange, alors que l’on ne croisait que des français depuis notre arrivée en Jordanie, nous étions essentiellement entourés d’Américains, pas un seul de nos compatriotes visible à l’horizon. Ensuite l’organisation était plutôt chaotique. On avait le choix entre 2 points de rendez-vous. Heureusement on a choisi celui qui partait de la gare, « avant 15h », car le deuxième se trouvait au milieu du désert. Plus bizarre encore, le train faisait 5km pour s’arrêter récupérer des passagers qui nous rejoignaient à 16h, tant bien que mal en marchant dans le sable, puis repartait direction la gare. L’attraction en elle-même avait lieu 1 km plus loin et durait moins de 5 minutes. C’était une reconstitution d’une attaque des arabes contre notre train turc. Le show faisait sensation avec les bédouins à dos de dromadaires et les balles à blanc ! Une expérience unique à vivre mais surtout pour le mystère qui entourait la chose car en réalité 1h30 d’attente assis sur un train au soleil en plein désert pour 5min d’action, on ne le referait pas forcément.
Wadi rum . Paysage grandiose,une beauté extraordinaire à découvrir absolument.