En fin d’après-midi nous avons découvert la petite ville de Sommarøy, notre coup de cœur du voyage. Etait-ce à cause de ces ponts qui reliaient entre eux les petites îles que composaient la ville ? Ou bien la belle lumière rose dorée qui a coloré la ville pendant plusieurs heures avant que le soleil ne se couche ? Ou bien le souvenir de notre premier bivouac hivernal ? Ou encore l’émerveillement face à nos premières aurores boréales ? la réponse en images!
L’entrée dans la ville de Sommarøy se fait nécessairement en passant par ce majestueux pont au dessus de la mer. Les prochains pont sont plus petits mais cette succession de petites îles donnent à la ville un charme fou.
Finalement c’est juste après le premier pont sur la gauche où l’on a trouvé un spot qui pouvait convenir pour la tente. A cet endroit, plusieurs voitures s’étaient arrêté pour prendre en photo la vue et elles avaient suffisamment tassé la neige pour que l’on puisse garer notre petite voiture et planter la tente à côté. En été il y a même une petite table pour pique niquer .En plus la vue n’était pas trop mal !
Une fois notre spot trouvé nous sommes repartis à la pointe de Sommarøy pour admirer les belles lumières du soir. Le truc chouette quand on est situé si haut sur le globe, c’est que le soleil met très longtemps à se coucher et on peut profiter de la fameuse « golden hour » pendant plusieurs heures.
Ensuite après nous être bien équipés (en fait on a mis à peu près tout ce qu’on avait de chaud dans la valise), nous avons cherché l’endroit idéal pour observer les aurores boréales. Et on a trouvé un endroit pas mal ! Juste en face de notre bivouac il y avaient une petite colline. En cherchant un peu, on a trouvé un chemin que des gens avaient déjà tracé, nous conduisant au sommet. Quand on voit sur la photo la neige qui arrive déjà au niveau des genoux on peut imaginer que tracer son propre chemin sans raquette aurait été bien compliqué !
Nous étions fin prêt pour observer nos premières aurores (et au passage une magnifique vue à 360° sur les environs, droit devant : Sommarøy) !
La première était même déjà là quand on est arrivés mais avec le ciel qui s’obscurcit, elle s’est détachée progressivement sous nos yeux émerveillés : une longue bande verdâtres qui partait des montagnes d’en face pour se perdre de l’autre côté, du nord vers le sud comme bien souvent. Pour photographier notre première aurore il a fallu s’entraîner un peu avec les réglages de l’appareil photo, ce n’est pas très évident, et le trépied est vivement recommandé.
Au bout d’un moment le vent s’est levé et on ne voyait plus aucune aurore à l’horizon. On est donc descendu de notre colline pour se réchauffer un peu dans la voiture (car je le rappelle au cas où vous avez zappé l’article précédent mais il faisait -16°C cette nuit là!) et pour avoir une vue dégagée nous avons rejoint la plage de Sommarøy. Finalement notre persévérance a été récompensée et bientôt le froid fut vite oublié face au spectacle enchanteur auquel nous avons assisté. C’était une véritable danse qui a durée au moins 1 heure, où les aurores tournoyaient au dessus, derrière, devant, nous. Parfois on avait l’impression qu’on allait pouvoir les toucher. On a aussi découvert que la couleur d’une aurore va bien au delà du vert, c’est une explosion de couleur qui passe par le rose, le violet, le jaune,… C’était un spectacle incroyable qu’il est bien difficile de décrire avec des mots, et même les photos font pâle figure face à la complexité du phénomène. Encore une fois la nature n’a pas fini de nous surprendre pour notre plus grand bonheur.
Le froid a eu finalement raison de nous et nous avons rejoint le lieu que nous avions repérer pour y planter notre tente. Entre temps le vent c’était bien levé et on a testé notre aptitude à planter notre nouvelle tente avec des gants dans la neige. Autant vous dire que vu notre habilité avec les gants, ils ont vite été mis de côté et on a fini frigorifié ! Avant d’aller gagner notre dodo, nous avons réalisé la chance incroyable que l’on avait de dormir sous un ciel pareil.
Nous avons survécu ! Malgré les températures qui sont descendus à -16°C cette nuit là avec un vent du nord glacial qui nous a littéralement plaqué la toile de tente sur la figure toute la nuit. Enfin pas vraiment sur la figure car nos visages étaient aussi enfouis sous une tonne de couche. Pour vous donner une idée on avait :
- 1 tapis de sol + 1 matelas gonflable : ça a été la faille du système, nous le savions notre matelas n’était pas adapté au bivouac hivernal et on a eu l’impression de dormir toute la nuit sur la neige. Pourtant entre les 2 on avait aussi mis nos manteau et tout ce qu’on a pu trouver pour isoler un peu mieux mais ça n’a pas été suffisant.
- 2 sacs de couchage (température de confort -2°C et +5°C)
- environs 4 tee-shirt manche longue (en laine de mérinos / extra chaud neige décath et j’en passe!), 1 pull et 2 polaires
- des gants, 2 paires de chaussettes, un bonnet
Franchement comme je le disais plus haut si on avait eu de meilleurs matelas ça aurait été parfait. On n’a pas eu si froid que ça…
Le lendemain matin le vent était si fort qu’on n’a pas pu préparer notre thé, la flamme du réchaud était systématiquement soufflé malgré notre paravent. On a donc pris le petit déjeuner en ville et on a profité une dernière fois de notre petite ville coup de cœur avec un nouveau visage, cette fois dessiné par les rafales de vent et la neige.