Après notre petite pause rafraîchissante auprès des pins et des bisons, nous avons repris notre grand tour des parcs nationaux là où nous l’avions laissé, en Utah. Au fur et à mesure que nous nous rapprochions du sud, l’air se réchauffait et les nuages chargés de neige laissaient la place au ciel bleu. Nous avons d’abord profité d’une pause ressourçante dans un motel de Provo, au sud de Salt Lake City. Ce n’est pas que la ville ait un quelconque attrait touristique mais elle avait le mérite de pratiquer des prix correct niveau logement et on avait grand besoin d’une douche et de retrouver un peu de confort après ces nombreuses journées sur les routes.
En plus de ça on n’avait encore jamais fait de motel américain typique comme on voit dans les films, on ne pouvait pas quitter les USA sans avoir fait cette attraction touristique majeure ! Le Day’inn de Provo était l’endroit parfait. On y trouvait tout ce qu’on pouvait imaginer trouver dans un motel typique : le lit double entourés des 2 tables de chevets, la TV branlante en face du lit, la salle de bain crado au fond de la chambre qui sentait les égouts, la moquette au sol, les rideaux moisis, la voiture garée en bas de la chambre, la piscine fermée,.. Il y avait même un petit frigo et un micro-onde ! On était ravis, simplement un peu déçus de ne pas avoir l’option lits massants.
Après cette petite pause requinquante, nous avons repris la route direction Moab, charmante bourgade desservant deux parcs très connus : Canyonlands et Arches. Avant d’arriver à destination, nous avons emprunté, la scenic Byway 128 qui permet de gagner Moab quand on vient du nord-est (on venait de l’Ouest mais le détour valait le coup). Cette route suit la vallée du Colorado. Le colorado ! Encore un nom qui faisait remonter de nombreux souvenirs d’enfance : la conquête de l’Ouest, les cow boys et les indiens,… Le paysage était digne de notre attente : un fleuve vert opalescent dont les méandres se faufilaient à travers les parois abruptes d’un canyon rouge-orangé, parsemés d’arbres parés de jaunes d’or, avec en fond des montagnes enneigées. Tout cela sublimé par la lumière du soleil couchant, je vous laisse imaginer le régal pour les yeux.
La scenic Byway 279 est la continuité de la 128 de l’autre côté de l’autoroute. Après notre coup de cœur pour la 128, nous y avons fait un petit détour en quittant la ville. Jolie mais beaucoup moins photogénique que sa sœur, elle valait le détour pour les nombreux pétroglyphes gravés dans ses falaises et la petite arche visible de la route. On y a aussi vécu une expérience à la fois terrifiante et surprenante.
Alors que l’on était en train d’admirer les pétroglyphes à côté des gens escaladant les falaises, on a entendu un impressionnant bruit de chute, un cri, et une américaine à côté de nous s’est mise à hurler « oh my god, oh my god, he is falling » ( tout en le filmant avec son portable et en courant vers lui… ). Nous avons juste eu le temps de nous rapprocher pour voir un homme atterrir avec son parachute de fortune sur la route. Il venait de sauter en bestjump de la falaise, pourtant pas bien haute, juste à côté de nous. La fille a continué à courir vers lui en lui criant dessus « j’ai cru que tu allais mourir, c’était horrible, ect… j’ai tout filmé, tu veux ma vidéo ? » . Le gars lui a répondu « moi aussi j’ai cru que j’allais mourir ! J’ai aussi tout filmé, mais je veux bien ta vidéo » Et ça s’est terminé par un gros câlin dans les bras l’un de l’autre. C’était assez surréaliste. L’espace d’un instant j’ai même cru que j’allais devoir bosser !
C’est clair que l’on a pas les mêmes codes ; car filmer ses derniers instants peut-être pour l’immortaliser…mais dans un environnement magique .
C’est vrai que la chambre d’hôtel correspond bien à cette image vieillotte relayée dans les films, ce n’était donc pas un cliché.