Pour le trajet de retour vers la Californie, on a décidé de prendre le train. Habituellement l’avion est beaucoup moins cher et surtout plus rapide mais cette fois ci on a trouvé des billets pas trop chers et on a sauté sur l’occasion. C’est une façon de voyager que l’on affectionne particulièrement depuis nos premiers voyages en Europe avec interail. C’est un beau moyen de découvrir un pays. On allait avoir le temps de profiter du paysage car le trajet complet jusqu’à Yosemite devait durer environ 24h (avec des parties en bus).
C’est avec délice que l’on a découvert les trains américains.
Déjà le confort : il y a énormément de place pour les jambes et les sièges s’inclinent totalement avec une partie qui remonte sous les jambes. Il y a un service de prise en charge des bagages : nous qui avions 2 correspondances, nous avons laissé nos gros sacs qui nous ont suivi jusqu’à notre destination finale sans que l’on ait à s’en préoccuper.
Ensuite le personnel : tout le trajet est ponctué des annonces habituelles (règles de sécurité, port du masque, incident en cours de route ect… ) mais à chaque fois avec un formidable humour sarcastique (« au jardin d’enfants, les enfants arrivent à porter leur masque toute la journée donc vous pouvez le faire, je crois en vous, vous êtes les meilleurs, ect… »).
Les paysages : on a traversé des villes avec les traditionnelles tentes/bidonvilles que l’on s’habitue à voir partout, de belles forêts, des rivières,… on a vu le ciel prendre une couleur orangée à cause des feux de forêt.
Arrivés à Merced le but était de poster notre colis de nourriture et d’attraper un bus qui nous conduirait vers le parc national de Yosemite. Le timing était très serré car le train arrivait à 10h35 et le bus pour Yosemite partait à 10h50. Autant vous dire que le temps de marcher jusqu’à la poste et de poster le colis c’était grillé. Le bus suivant pour Yosemite était à 17h30 mais on n’avait pas intérêt à le louper car ensuite il n’y en avait plus jusqu’au lundi matin (on était vendredi et le bus ne circule pas le week-end). Dans le train, on s’est dit que ce serait pas mal d’assurer le coup et de réserver le bus pour Yosemite. Mais au moment de réserver plus de place. Pour aucun bus ce jour là. Il était noté qu’il était vivement conseillé de réserver, mais comme à l’époque on n’était pas sûr de pouvoir attraper le premier bus, on n’avait pas osé (et on a bien fait car avec l’histoire du colis ça changeait les plans). Il n’y avait aucune autre solution pour rejoindre Yosemite. On vous l’a déjà dit les américains sont fan de leur voiture et les transports en commun sont rares. Notre permis commençait le dimanche et il est indispensable de le récupérer la veille, sinon il est annulé. Il nous restait plus qu’à trouver une solution pour rejoindre Yosemite. Plusieurs options s’offraient à nous :
- Aller voir le chauffeur de bus pour voir si on pouvait pas par hasard se caser quand même quelque part
- Faire du stop : on avait environ 24h pour rejoindre. le parc situé à 2h30 en voiture, faisable.
- De nouveau faire appel à nos « trails angels » sur le groupe Facebook pour savoir si quelqu’un pouvait nous amener.
Mais d’abord, attendre l’arrivée à Merced, la fin du voyage n’était plus aussi sereine que le début ! A chaque fois qu’on pense avoir franchis tous les obstacles, un nouveau se dresse devant nous. Mais il en faut plus pour nous décourager !
Notre train est arrivé en retard à Merced, soit pile à l’heure où le bus pour Yosemite partait.
Première bonne nouvelle : nos sacs sont arrivés.
Deuxième bonne nouvelle : j’ai filé à la poste et j’ai pu poster notre énorme colis de nourriture sans encombre, il devrait arriver le lundi suivant.
Troisième bonne nouvelle : pendant ce temps Christophe a pu interpeller le chauffeur de bus pour Yosemite qui lui a expliqué que seulement une partie des places étaient disponibles à la réservation et qu’il ne devrait pas y avoir de soucis pour le bus du soir (il a eu du mal à comprendre pourquoi il ne voulait pas monter dans celui là et attendre une journée entière à la gare ! ).
Et là on attend gentiment notre bus à la gare en croisant les doigts pour qu’on puisse bien prendre le bus, que notre permis ne soit pas annulé et qu’on puisse enfin commencer notre trek. En tout cas on pourra dire qu’on aura déjà vécu une sacrée aventure avant même de le commencer !