Malapascua, petite île située au nord de Cebu, où la principale activité est la plongée, d’où notre raison de venir ici.
Après quasiment 3 jours de transports (dans l’ordre : bateau / van / tuktuk / avion /taxis / bus / bateau ), on a enfin débarqué sur la plage de Malapascua. La mer était recouverte de dizaines de bateaux de plongeurs, on ne s’était pas trompé d’endroit ! Du coup ça gâchait presque le paysage tous ces bateaux, la plage était très belle mais impossible d’être à plus de 10 mètre d’un bateau pour se baigner.
L’île ne faisait que quelques kilomètres carrés, des petit chemins de sables serpentaient entre les clubs de plongée et les ressortes. Malheureusement ils étaient envahis par les motos qui klaxonnaient à tout bout de champs pour signaler leur arrivée. On s’est baladés à pied jusqu’au nord de l’île où on a trouvé enfin un peu de calme sur la plage d’un ressorte abandonné. En 2013, un typhon a ravagé la région, ce ressorte a subi de gros dégâts et n’a jamais été rénové. Des barbelés écartés permettaient d’y accéder, un plongeur nous avait soufflé l’astuce. C’était touchant de se retrouver au milieu de ces bâtiments en ruines. Ici encore la nature a vite repris le dessus et la végétation avait par endroit envahi complètement les anciens cabanons.
Le lendemain, on s’est levés à 3h45 du matin pour essayer d’apercevoir des requins renards. Ces requins chassent habituellement par 300m de fond donc il est très rare d’en voir en plongée. La particularité de Malapascua est qu’il y a une “station de lavage” à requins renards. Tous les matins vers 5h, après une nuit de chasse, ces braves bestioles remontent vers la surface (à 30m de fond quand même) pour se faire une beauté auprès des poissons nettoyeurs. C’est donc le seul et unique moment où l’on peut tenter de les observer. Le départ s’est fait de nuit et juste avant de plonger dans la mer, le soleil nous a fait grâce de ses premiers rayons. Ce n’était pas une plongée très fun, on était des dizaines sous l’eau à attendre aux spots de nettoyage habituels, pas grand chose d’autre à voir à cette profondeur et avec cette luminosité. Soudain, une forme s’est avancée vers nous, petit à petit on a pu distinguer les contours d’un requin renard : ses grand yeux, son corps, puis sa longue queue caractéristique. Il n’y pas à dire, c’est vraiment un poisson impressionnant. Il a fait deux parades devant ses visiteurs avant de nous laisser dans notre immensité bleuté. On a été plutôt chanceux sur ce coup-là car l’autre palanquée qui a plongé avec nous n’a pas eu la chance d’en voir, les requins étaient plutôt timides ce matin-là.
On a poursuivit notre journée par deux magnifiques plongées “sous” la Gato Island, une petite île en forme de chat (d’où son nom : “gato” = chat en Espagnol) au large de Malapascua. On ne dirait pas comme ça, mais un grand tunnel s’est formé sous l’île, la traversant de part en part et un groupe de requins à pointe blanche y a élu domicile. On se croyait au cinéma : nous, assis tranquillement dans la grotte avec devant, 4 requins à pointe blanche faisant leur show dans la lumière de l’entrée du tunnel. Ils faisaient des tours, parfois s’approchaient, se posaient sur le sol devant nous, on s’observait les uns les autres : le spectacle était incroyable. C’est rare de pouvoir observer ces animaux d’aussi proche et pendant aussi longtemps. Après 25 minutes, on a rompu le charme et on est allés explorer les alentours de l’île. Les fonds marins étaient magnifiques : des coraux mous, des étoiles de mer, des oursins de toutes les formes et couleurs, des hippocampes, des nudibranches : la vie était partout. Avoir dans la même plongée : des requins, une grotte, du macro (terme qui désigne de petits êtres vivants marins), avec en toile de fond un paysage de coraux aussi beau, c’était exceptionnel, une des plus belles plongées que l’on a fait jusque-là. On a donc remis ça pour la dernière plongée et on en a encore prix plein les yeux.
A travers vos reportages vous nous confirmez que ce pays méconnu est magnifique avec ses ressources naturelles et la gentillesse des habitants.