Le Kruger, c’est une des plus ancienne réserve d’Afrique du Sud, la plus grande d’entre elles 20000 m2 (environ la taille d’Israël), autant vous dire qu’on n’a pu en explorer qu’une infime partie. D’ailleurs on ne vous avait pas encore parlé de notre voiture. Une petite Polo qui ne payait pas de mine mais qui nous a conduit (presque) partout, un safari privé rien que tous les 3.
A peine réveillés et déjà dans l’ambiance. En quittant notre camping au lever du soleil, un troupeau de Nyalas (on le saura plus tard en achetant la carte du parc avec un bestiaire intégré, parce qu’au début c’étaient tous des antilopes) a traversé devant nous, on était subjugués. Ensuite tout s’est enchainé. On n’avait pas encore passé la barrière du parc qu’un gardien nous a fait signe pour nous montrer un couple de rhinocéros au loin, puis un lion entouré de ses lionnes marchait droit vers nous sur la route, ensuite c’était un éléphant qui traversait devant nous ! On avait déjà rencontré 3 des fameux « bigs five », ceux que tout le monde recherche : les rhino, les éléphants, les lions, les léopards et les buffles. Il ne nous a fallu pas beaucoup plus de temps pour qu’on tombe sur des buffles à quelques mètres d’Orpen gate, la fameuse porte du camp. Bon maintenant qu’on était dans le parc, les choses sérieuses allaient pouvoir commencer : il ne nous restait plus que le léopard pour compléter notre premier big five et surtout on voulait voir des girafes ! Impalas, zèbres, gnous, grivets, vautours, oiseaux multicolores, impalas, phacochères, tortue, chacal, impalas, éléphants, zèbres, babouins, impalas, girafes ! Wow elles étaient impressionnantes vues d’aussi prêt à mâchouiller tranquillement les feuilles des arbres.
Les animaux étaient plus ou moins farouches, certains sont habitués à la présence des hommes et se laissaient observer de près alors que d’autres se taillaient en courant. On a découvert que les zèbres avaient une belle crête qui rendrait jaloux le plus beau punk et que certaines girafes avaient des taches en forme d’étoile. A plusieurs reprises on s’est retrouvés entourés de dizaines d’éléphant occupés à ingurgiter leurs 250kg de nourriture qui leur est nécessaire par jour et 2 fois on était à deux doigts de se faire charger par maman éléphant qui est très protectrice envers son bébé. « la marche arrière, mais comment on la passe ! » (il faut dire qu’on a mis un peu de temps à comprendre qu’il y avait une petite manip à faire pour la passer, heureusement on était prêts pour maman éléphant !). On a fini notre journée en beauté par notre dernier big five : un couple de léopard fait la sieste au pied d’un arbre… heu non maintenant que l’on est des pros en reconnaissance d’animaux, on peut le dire, ce n’était pas un couple de léopards mais de guépards (encore plus rares dans le parc, seulement 120 contre 1000 léopards), reconnaissables aux lignes noires sur leur visage. Pas de « big five » mais ça ne nous a empêché pas d’être ravis de notre première journée !
On avait qu’une envie, c’était de remettre ça, on s’est donc levés aux aurores le lendemain matin (les portes du camp ouvrent à 4h30…) afin de profiter au maximum des lieux. Comme on avait pu le constater la veille c’est bien le matin quand il fait le plus frais que les animaux sont le plus actifs, à partir de 8h, la chaleur devient trop étouffante et ils cherchent l’ombre (comme nous d’ailleurs). A peine sortis du Satara Camp que l’on a déjà dû s’arrêter, une hyène était tranquillement assise en plein milieu de la route. En regardant par la fenêtre ouverte on est tombés nez à nez avec une femelle et ses deux petits, le papa montait la garde… ou pas vu son manque de motivation à nous laisser passer. Le reste de la meute n’était pas loin, une autre hyène finissait son repas à l’ombre d’un arbuste. Petit dej devant le spectacle de jeunes hippopotames qui s’amusaient à se bagarrer dans l’eau, mmh ça ne donnait pas très envie de les rejoindre. Ça ne parait pas mais l’hippopotame est l’animale le plus meurtrier d’Afrique.
Un peu plus loin on a assisté à un attroupement d’animaux en quête de rafraichissement à un point d’eau : impalas, grand koudous, phacochères, zèbres,… c’était étonnant de les voir tous réunis. Normalement ce sont des scènes que l’on rencontre seulement pendant la saison sèche. Après quelques bornes, on a profité d’un endroit un peu à l’écart pour sortir se dégourdir les jambes et on s’est retrouvé nez à nez avec un éléphant. Après nous avoir tolérés quelques minutes il a commencé à devenir menaçant (ça y est maintenant on est devenu très fort pour reconnaître un éléphant pas content), il en n’a pas fallu plus pour qu’on prenne nos jambes à notre cou.
Impalas, éléphants, grands koudous, antilopes, raphicères, girafes, oiseaux, impalas, zèbres, singes, impalas, gnous, guépard, impalas,… guépard !! Tranquillement assis au bord de la route, on s’est arrêté net hypnotisés. Malheureusement la loi du parc était la suivante : quand une voiture s’arrête, toutes les autres s’agglutinent pour profiter aussi du spectacle. Ce qui a rapidement fait fuir notre guépard, dommage on n’avait à peine eu le temps de sortir l’appareil pour n’attraper que sa queue en photo. On avait prévu de faire une pause un peu plus loin, ¼ d’heure après on est repassé devant l’arbre où on avait aperçu notre guépard, on ne sait jamais…et surprise au même endroit, même position notre guépard! De nouveau même scénario… cette fois ci on a patienté. Mais on a patienté un peu égoïstement en appliquant « la technique de la carte », qui consistait à faire semblant de regarder une carte dès qu’une voiture passait près de nous pour justifier notre arrêt au bord de la route. Oui j’avoue même aujourd’hui j’en ai encore honte ! Mais pour notre défense, le guépard était quasiment impossible à voir à moins de savoir où regarder exactement et on ne voulait pas qu’il fuit définitivement. Ce qu’il a bien entendu fini par faire car il n’était pas dupe de notre présence. En attendant on en a bien profité, merci les jumelles et le super zoom de l’appareil photo !
Peu après, on a aussi profité de la loi du parc. Des voitures arrêtées au bord de la route nous ont indiquées la présence d’une lionne qui faisait sa sieste sous un buisson, quasiment impossible à voir en venant de notre sens, merci les copains ! La patience a encore fait son œuvre car après qu’il ne restait plus que 2 voitures, la vieille lionne a fini par se lever et traverser la route juste devant nous. Quel spectacle ! On pouvait presque compter ses poils, elle avait l’air d’en avoir bavé avec toutes ses cicatrices sur son pelage.
Ça y est à peine 2 jours dans le parc cet on commençait déjà à être blasés, on ne s’arrêtait même plus à chaque éléphant, scandale ! C’était le moment de faire une pause. On a choisi le merveilleux restaurant du Lower Sabie, le camp qui allait nous servir de refuge pour la nuit, pour déjeuner. Vue splendide sur la rivière où se prélassaient buffles et hippopotames, accompagnée d’une délicieuse cuisine (burger et wraps de poulet marinés), le menu parfait et tout ça à un prix très abordable.
On est repartis bien repus à la poursuite du fameux léopard. Ce n’est pas sur lui qu’on allait finir par tomber mais sur un couple de rhinocéros qui pâturait tranquillement au bord de la route. Le temps était en train de virer à l’orage, la lumière était magique. L’ambiance changeait imperceptiblement. On voyait beaucoup moins de « gros animaux », c’étaient les petits qui étaient de sortie sous les gouttes de pluie qui commençaient à tomber. Un caméléon servant de chauffeur à une sauterelle traversait tranquillement la route. C’était aussi la fête à la tortue, elles se régalaient de l’humidité sur les routes goudronnées. Soudain un troupeau d’une cinquantaine d’impalas sur le bord de la route, banal, mais là quelque chose n’était pas comme d’habitude, heureusement Christophe l’a remarqué et son avertissement nous a permis d’éviter le drame. Alors que l’on passait juste à côté d’eux, l’ensemble du troupeau s’est jeté sur la route : une cinquantaine de bêtes d’un coup, devant, derrière, sautant par-dessus la voiture, c’est un miracle que nous n’en avons heurté aucun. Décidément cet orage marquait une atmosphère étrange. L’averse a été de courte durée, on a pu planter la tente au sec, ce n’était pas avec ça que les nappes phréatiques allaient se remplir ! L’Afrique du Sud traverse en ce moment une grande sécheresse. Les rivières étaient à sec, la végétation oscillait entre le gris et le marron, on se croyait en pleine saison sèche alors que c’était censé être le mois le plus pluvieux de l’année. Il ne leur restait que 20 jours de réserve au moment où on y était, depuis l’état de catastrophe naturel a été déclaré.
On a repris la route le lendemain sous un ciel menaçant, comme d’habitude aux aurores, car c’était à cette heure-là que la nature nous régalait de ses plus beaux spectacles. Et une nouvelle fois on n’a pas regretté de s’être levé. Cette fois-ci c’était au bord d’un point d’eau que l’on est resté scotchés pendant au moins 45 minutes. Ici des bébés hippopotames se bagarrant, là des yeux des crocodiles en chasse glissant silencieusement sur la surface en quête du petit déjeuner, en moins d’une seconde ils bondissaient de l’eau pour s’emparer de leur proie. Au bord de l’eau de magnifiques spatules et jabiru d’Afrique pêchaient tranquillement à seulement quelques mètres des crocodiles, ils faisaient plus attention à ne pas se faire voler leur repas par leur congénère qu’aux prédateurs menaçants. Il ne fallait pas oublier de lever les yeux pour admirer le magnifique balais des aigles royaux, pour eux aussi c’était l‘heure de manger et leur technique de pêche était impressionnante.
On n’a pas fait quelques mètres qu’une étrange scène s’est offerte à nous : une assemblée de babouin avait décidé d’élire domicile en plein milieu de la route. Une voiture était bloquée au milieu, par des singes allongés à quelques centimètres de ses roues. Ils vaquaient tranquillement à leur occupation, nullement dérangés par notre présence : épluchage de tiques, petites grattouilles, galipettes entre bébés… Après s’être délectée de la scène, on leur fait comprendre que la loi du plus gros était en notre faveur et c’est paresseusement qu’ils se sont écartés à l’approche de nos roues.
Vous visualisez une girafe qui boit dans un point d’eau ? Ça n’a pas l’air facile avec leurs longs cous et leurs longues pattes, de se pencher en avant. Et bien on peut confirmer que ce n’est pas inné et que ça requière un difficile apprentissage. On a a eu le privilège d’assister à cet apprentissage. Un girafon un peu plus grand essayait d’apprendre à un bébé la manière de se pencher pour pouvoir boire dans un point d’eau. Après de multiples hésitations (je me penche, je me penche, je me penche… oh non j’ai trop peur !) maman a dû venir à la rescousse de ses enfants et a pris les choses en main. Finalement le pauvre bébé girafon, qui devait avoir bien soif après au moins 1/2 heure d’essais infructueux, a réussi à atteindre l’eau, même si la technique était encore précaire.
Parfois il pouvait se passer du temps avoir de voir un animal, c’est ce qui nous est arrivé alors que nous passions nos dernières heures dans le parc et que nous étions toujours à la poursuite du fameux léopard. Quand soudain… un impala ! Oh et puis zut ça faisait tellement de temps qu’on n’avait rien vu qu’on s’est quand même arrêtés pour le prendre en photo. Alors qu’on venait de s’arrêter, un léopard a traversé juste devant nous, il visait visiblement le troupeau d’impala pour son diner. Incroyable !! On était seul pour assister à ce fabuleux spectacle : le léopard s’approchant silencieusement, bondissant subitement sur ses proies qui (heureusement dotées par la nature d’une vitesse exceptionnelles ) réussissent à s’échapper et s’éparpillent un peu plus loin, (bon la nature s’est arrêtée là, elle ne leur a pas donné la capacité de réflexion : « je viens de me faire attaquer par un léopard, il se pourrait qu’il retente une attaque vu qu’il n’a rien attrapé, donc je me sauve très très loin »). Le prédateur est resté en effet tapi dans l’ombre, on a eu du mal à le repérer. Une voiture de safaris est arrivée un peu plus tard, les guides sont habitués, une voiture arrêtée au bord de la route est forcément en train d’observer quelque chose. On a raconté au guide notre trouvaille, il ne lui a pas fallu 2 minutes pour repérer le léopard tapis sous les buissons. Quelques minutes plus tard on a été rejoint par plusieurs voitures semblables remplies de touriste, pour eux c’était l’aubaine : le plus rare des 5 big five servit sur un plateau. On en avait bien profité on a donc laissé notre place. Pour profiter à notre tour un peu plus loin de la découverte d’un autre : un lion faisait la sieste au soleil entouré de son harem. Enfin « la sieste », entrecoupée de copulations pour parfaire sa détente !
Bon maintenant il fallait qu’on file si on voulait réussir à atteindre notre prochaine destination avant la fermeture du parc. Tant pis, on s’est quand même accordé un petit détour sur une piste nommée « la piste aux rhinocéros », qui sait…et ça n’a pas loupé ! Un puis deux rhinocéros broutaient tranquillement à côté de nous, difficile de résister à s’arrêter quelques minutes, on était tout seul avec eux, le moment était magique.
Allez, cette fois il fallait qu’on y aille ! On venait de sortir du parc, mais c’était trop beau, il fallait encore qu’on s’arrête. En contrebas du pont une famille d’éléphant prenait son bain. Les éléphanteaux s’amusaient dans l’eau, faisaient des câlins à leur maman, un peu plus loin un crocodile se dorait au soleil, des ibis sacrés picoraient dans l’herbe. Encore un beau cadeau de la nature qui a régalé nos pupilles, on ne s’en lassait pas, mais notre timing serré nous a poussé à nous arracher de cette belle scène de vie.
Il nous restait un peu plus de 2h avant la fermeture de notre prochain parc au Swaziland : 1H40 de route + un passage de frontière, ça risquait d’être short, et on n’avait pas de solution bis pour se loger si on arrivait trop tard. Heureusement pour nous ça a été le passage de frontière le plus simple et le plus rapide de notre vie. La bonne humeur des Africains était toujours aussi présente même chez les douaniers, notre système d’étendoir à linge à l’arrière de la voiture les a bien fait marrer, et ils nous ont laissé passer de bonne grâce. On a fini par arriver quelques minutes avant la fermeture du parc « Mbuluzi».