On n’allait pas quitter le Kirghizistan sans avoir fait au moins une randonnée à cheval ! On a décidé de se la jouer prudent en choisissant d’aller au lac kol Ukok, accessible en 2 jours de cheval aller-retour. Pour ce coup ci, on a pris les services d’un guide car on était complètements novices en matière de cheval.
Mais avant de commencer la rando, nous sommes allés faire un tour au marché de la ville. Ici le marché est l’élément central de l’économie car c’est ici que les éleveurs revendent leurs bêtes, et ça négocie bien !
Mon cheval s’appelait Jirbil, c’était un jeune mâle avec doté non seulement d’un sale caractère mais en plus avec des hormones en ébullition. J’avais un manque flagrant d’autorité sur lui et il s’est retrouvé plusieurs fois punis, traîné par le cheval du guide. Celui de Christophe avait un tempérament plus calme et se laissait facilement guider. C’était très chouette d’apprendre à connaître ces animaux en passant du temps avec eux. Pour les faire avancer, il fallait dire « tchou », ce qui était assez marrant, surtout avec un têtu comme le mien, de crier « tchoutchou » à tout bout de champs.
Le chemin était varié : tantôt de la terre, de l’herbe de la boue ou du sable. On avait même quelques passages à gué que mon cheval rechignait à traverser en se plantant au milieu de la rivière et en tapant du pieds en éclaboussant partout. J’avoue que mes tchoutchous entrecoupés d’éclats de rires manquaient de conviction. Parfois la pente était assez raide ce qui a occasionné quelques sensations pour des débutants comme nous. Mais petit à petit on prenait de la confiance et on se risquait même à emprunter des petits sentiers à l’écart.
Les paysages étaient comme à l’accoutumé, somptueux : des vallées vertes, une belles rivière, des sommets enneigés, des fleurs des champs, la perfection à nos yeux. Et à l’arrivée, le lac Kol Ukok était une vraie petite perle nichée au creux des montagnes. Le tableau était idyllique. Il faut dire que la sensation de liberté perché sur son cheval dans un tel décors était unique.
Mais au-delà de ces instants d’extase dans ce milieu sauvage, cette excursion a été aussi l’occasion de belles rencontres. Nous avons pu partager le temps d’une après-midi et d’une nuit le quotidien d’une famille d’éleveurs kirghize qui nous ont accueillis chez eux. Ce mode de vie rythmé par les saisons et les soins apportés aux animaux, simple, mais riche à la fois, où tout a son utilité nous a beaucoup touchés. Bon Christophe manque encore un peu d’entraînement côté hygiène alimentaire et il n’a pas supporté les petits plats cuisinés avec amour (et bactéries ! ). Sa nuit en yourte parmi les nomades était peut-être authentique mais pas vraiment reposante…