Kakadu National Park, c’est un condensé de l’Australie à lui tout seul. Il concentre 80% des écosystèmes présents en Australie et est le garant de l’histoire des premiers habitants du pays. Impossible de ne pas s’y arrêter, malgré que ce n’est pas la période qui le met le plus en valeur. Qui dit fin de saison sèche dit, rivières et cascades à sec, paysage aride et températures extrêmes (ça c’est bon on était rodés !).
On est rentrés dans le parc par le sud, cette partie comprend de nombreux itinéraires réservés aux 4×4, mais après ces quelques semaines d’expériences on pouvait considérer que notre petite voiture était quasi une 4×4.
On s’est donc rendu à « Gunlom Falls » et ça aurait été dommage de manquer ça. Une petite rando permettait de grimper à l’endroit où l’eau se jetait de la falaise et créait des petits bassins. Quand il y a plus d’eau cet endroit forme une « infinity pool » (piscine infinie) naturelle. La vue y était magnifique.
On est allés se baigner un peu plus loins dans les eaux claires de Maguk. Encore une cascade mais cette fois avec de la vraie eau qui coule ! A Gunlom ce n’était plus qu’un mince filet d’eau, ici il y avait encore de quoi se faire masser par les eaux tumultueuses. L’endroit était charmant et la clarté des eaux rendait le lieu propice au snorkeling : on a pu y trouver de nombreux petits poissons mais aucun crocodile.
Comme on était un peu en manque de ces petites bestioles on est allés voir « Cahill’s crossing », véritable attraction naturelle du parc de Kakadu, c’était un lieu où on pouvait voir des crocodiles marins de près. Le meilleur moment pour les observer c’est lors de la marée montante, les eaux qui viennent de la mer sont chargées de poissons et les crocodiles se rejoignent tous ici pour profiter du festin. On avait récupéré les heures de marrée à l’office de tourisme, il ne manquait plus qu’un peu de patience avant que le spectacle commence. C’est aussi un passage connu des 4×4, la route qui traverse la rivière en fait un lieu de haut frisson pour les courageux (ou idiots !) qui osent s’aventurer sur la route à marée haute entourés de crocodiles.
Je vous laisse imaginer que les accidents sont fréquents, heureusement la plupart du temps les rangers secourent les gens coincés dans leur voiture mais il est déjà arrivé qu’un crocodile un peu gourmand profite de l’occasion (allez voir sur youtube les vidéos des voitures piégées si vous ne croyez pas qu’il y ait des gens assez bêtes pour se retrouver dans ces situations !). En tout cas le spectacle valait le déplacement, ces crocodiles, prédateurs des hommes, sont beaucoup plus gros que les crocodiles d’eau douce et les voir en action était plutôt exceptionnel.
Je ne pensais pas dire ça un jour, mais c’est aussi le moment où on a été heureux de voir la pluie, la première pluie tropicale de la saison ! On est passés en quelques minutes de 42 à 23°, quel bonheur ! En fait c’était presque trop on n’était plus habitués on en a eu des frissons. Heureusement dès que la pluie a cessé les températures ont repris leurs bonnes habitudes et ont grimpé de nouveau à 38° (ce qui était quand même largement plus supportable).
C’est donc sous l’orage que l’on a découvert les peintures rupestres d’Ubir. Ces témoins silencieux des premiers habitants d’Australie sont là, pour certaines, depuis 20000 ans, d’autres sont beaucoup plus récentes, les époques se succèdent parfois sur une même paroi. Elles représentent les légendes des peuples, les scènes de la vie quotidienne mais aussi la faune de Kakadu. On a décidé d’en apprendre plus sur ces anciens peuples en bénéficiant d’une visite guidée gratuite réalisée par un ranger du parc le lendemain sur le site de Nourlangie, une autre « galerie » du parc. La visite a été très instructive et ce qui nous a le plus surpris c’est l’immuabilité du peuple aborigène. L’essence de ce peuple est le respect et la vie en harmonie avec la nature qui l’entoure et la transmission du savoir pour maintenir cet équilibre de génération en génération. Ce qui fait que le mode de vie de ce peuple n’a que très peu évolué depuis 40 000 ans. Je devrais peut être dire « n’avait » car depuis l’arrivée des premiers colons à la fin du 18e siècle leur vie a été bouleversée et il est maintenant très difficile pour eux de continuer à vivre comme leurs ancêtres. C’était passionnant d’en apprendre plus sur les aborigènes et on comprend mieux pourquoi la situation est si complexe actuellement en Australie. Les cultures de ces deux peuples sont tellement différentes qu’il est difficile pour eux de trouver un équilibre pour chacun.