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Les Galapagos, cette petite bulle de vie perdue au milieu du Pacifique, possède une faune extraordinaire, de part sa densité mais aussi la présence d’un grand nombre d’espèces endémiques. Ce petit paradis est accessible seulement depuis l’Équateur, on ne pouvait pas rater cette occasion. Malgré le prix exorbitant du voyage et le trou énorme que ça allait créer dans le budget, on était prêt à bivouaquer et à manger des pâtes le restant du voyage pour voir ça de nos propres yeux

Pourquoi ce voyage est-il si cher ?  D’abord, il y a le vol depuis l’Équateur : les tarifs les plus intéressants sont réservés aux équatoriens et les touristes sont obligés de prendre les options les plus chères. Ensuite il y a les taxes d’entrées aux Galapagos de 20+100$ (par personne) à l’aéroport (seulement 6$ pour les locaux, ça donne presque envie de s’installer en Équateur ! ). Avant même d’avoir pausé un orteil aux Galapagos votre porte monnaie est déjà bien plus léger !  Ensuite sur place tout est fait pour profiter au maximum de l’argent que peuvent apporter les touristes, la plupart des activités sont payantes et la facture monte vite. Sans parler des hébergements ou de la nourriture, dont une grande partie est importée. Mais tout ceci est pour la bonne cause. L’objectif du gouvernement est de limiter le tourisme de masse tout en profitant au maximum de l’argent qu’un touriste peut investir dans l’économie locale. 

Et franchement ça vaut le coût. Nulle part au monde nous avons pu constater une telle harmonie entre les humains et les animaux. Que ce soit sur terre ou dans la mer, les animaux ne sont pas farouches et on peut partager de vraies interactions avec eux, tout en respectant leur nature sauvage. 

Aux Galapagos quand vous vous promenez dans la rue il faudra faire attention où vous mettez les pieds pour ne pas trébucher sur un iguane marin ou un lion de mer. D’ailleurs, il faudra s’accoutumer des bruits et de l’odeur de ces derniers car il vous faudra partager un coin de votre serviette avec eux sur la plage. Si vous voulez acheter du poisson au marché, il faudra veiller aux hérons, pelicans ou frégates qui tenteront de profiter aussi de votre repas. Quand vous vous promenez dans la nature, ce ne sont pas des rochers que vous voyez dans les champs ou sur les chemins mais des tortues terrestres géantes des Galapagos.

Mais le clou du spectacle ce sont bien sûr les fonds marins. Quand vous mettez un masque et un tubas, ce n’est pas une tortue que vous risquez de voir mais des dizaines, à tel point que vous n’y prêterez presque plus attention au bout d’une semaine (ça c’est faux, c’est toujours tellement génial de voir des tortues ! ). Parfois il y a une torpille qui vous fonce dessus : ce n’est qu’un lion de mer qui a envie de s’amuser un peu avec vous. Quand vous levez un peu la tête, vous pouvez voir un iguane nager tranquillement en surface en s’aidant de sa queue comme d’un gouvernail. D’autres fois, c’est un banc de raies aigles semblant voler dans le bleu de l’océan ou un requin de récif chassant tranquillement à côté de vous qui vous émerveillera. Je ne parle pas des autres raies  pastengues et modulas, ni des poissons ou des étoiles de mer colorés qui peuplent les océans par milliers.

Quand vous prenez le bateau pour vous déplacer entre les îles ou lors d’une excursion, il faut garder les yeux biens ouverts car ce serait dommage de rater le saut d’une raie manta géante ou le ballet de centaines de dauphins. Il y a aussi des orques, des baleines et des requins baleine mais nous n’avons pas eu l’occasion d’en voir. Lorsque vous regarderez le ciel vous apercevez probablement le vol du géant albatros ou le fou à pied bleu en pleine partie de pêche. 

Vous vous imaginez bien que dans ces conditions on était obligés d’aller plonger. Nos premières plongées étaient à l’emblématique Gordon Rock au large de Santa Cruz ou nous avons pu observer des bancs d’une dizaine de requins marteaux nager autour de nous.

On a remis ça à Kicker Rock proche de San Cristobal où nous avons vu des bancs de requins des Galapagos, des otaries chasser dans un banc de poisson argentés, des raies aigles, des tortues et des poissons par millier sur un fond de gorgones colorées accrochés à une falaise plongeant à pic dans l’océan.

La seule chose qui nous empêchait d’être en permanence la tête sous l’eau c’était la température de la mer. Elle oscillait entre 16 et 20°C. C’était difficile de tenir très longtemps même avec des combis et même avec notre entraînement breton ! 

Nous avons visité les 3 îles principales de l’archipel. 

Santa Cruz, on a aimé marcher jusqu’à la belle playa tortuga où nous avons vu pour la première fois des iguanes marins nager. C’était un rêve de voir ces petits godzilla évoluer dans l’eau de nos propres yeux après avoir découvert leur existence dans un documentaire. La plage porte bien son noms car dès qu’on regardait l’océan on voyait des dizaines de petites têtes écaillées émerger par intermittence. On s’est aussi baignés à Las grietas : deux falaises encadrant une eau cristalline. C’était aussi l’occasion d’en apprendre plus sur la faune et le flore locale car l’accès au lieu était encadré par la présence d’un guide du parc national. Nous avons enfin exploré le centre de l’île, à la rencontre des tortues géantes des Galapagos. 

L’île d’Isabela était la plus sauvage et la plus belle des trois. Sa longue plage de sable fin était propice au surf et à la farniente. On a aussi profité du superbe spot de snorkeling « concha de Perla » où l’on a pour la première fois joué avec un jeune lion de mer qui prenait un malin plaisir à nous foncer dessus et virer au dernier moment. La faune y était très riche car on a aussi vu des iguanes et pingouins des Galapagos nager, des tortues et un superbe banc de douze raies aigles. Pour se dégourdir les jambes, une belle balade le long de la mer conduisait à des lagunes peuplées de flamands roses et à une belle vue sur la baie. Sur le chemin, iguanes et tortues terrestres se prélassaient au soleil. Mais ce qu’il ne fallait surtout par rater à Isabela, c’était l’excursion à « los tuneles ». C’est un lieu où les tunnels de lave se sont effondrés et où la mer s’est engouffrée, créant un véritable sanctuaire pour les animaux. On y trouvait des colonies de fous à pieds bleus, des pingouins des Galapagos, des otaries, des tortues par dizaines, des requins de récif, des hippocampes, des raies et bien plus encore. Le tout avec une eau d’un magnifique bleu turquoise. En chemin, on a vu deux raies manta de plusieurs mètres d’envergure. On n’avait qu’une envie après ça, c’était d’aller plonger au côtés de ces géantes mais on a renoncé car les spots de plongées étaient limités et les chances d’en croiser étaient faibles. 


Pour finir notre séjour aux Galapagos nous avons explorer San Cristobal. Surnommée l’île aux lions de mer, on a vite compris pourquoi !  Là bas ce sont les rois : au-delà de squatter toutes les plages, ils faisaient la sieste en pleine rue, sur les bancs ou même en plein milieu des toilettes publiques. Les nouveaux nés nous faisaient craquer avec leur bouille de chiot apeuré mais il valait mieux se tenir à distance des mâles Alpha qui savaient se faire respecter. Un jour alors qu’on snorkelait gentiment sur une plage, un mâle de plusieurs centaines de kilos m’a foncé dessus, ma réaction n’avait rien d’héroïque ! Heureusement il cherchait plus à m’intimider qu’à réellement m’attaquer. Il y avait de nombreux spots ou s’amuser avec nos palmes, masques tubas (et la combi empruntée au club de plongée ! ), à chaque fois la quantité de tortues qu’on y voyait était impressionnante. On a aussi profité de de la vie nocturne de San Cristobal (on a fait la fermeture des bars et des restos à… 22h ! ) avec deux copains que nous avions rapidement croisé à Isabela et que l’on a retrouvé ici : Sylvain et François. La magie des voyages, c’est qu’on allait se retrouver deux jours après, à plus de 2000 km de là, en Amazonie !