Autre grand avantage du voyage en Ouzbékistan c’est qu’ils possèdent un excellent système ferroviaire reliant les principales villes touristiques entre elles, quel plaisir de se déplacer en train ! En plus ils sont plutôt confortables. Pour faire le trajet entre Khiva et Boukhara, nous avons eu des couchettes car le train poursuivait de nuit jusqu’à la capitale, Tachkent, nous nous arrêtions vers minuit. Avant que la nuit ne tombe, nous avons pu découvrir la campagne à l’ouest du pays, ou plutôt le désert. On a d’ailleurs appris que 80% de l’Ouzbékistan était constitué d’un désert. Mais celui-ci ne ressemblait en rien avec ceux que l’on avait déjà vu. Il était parsemé d’herbe éparse lui donnant un aspect verdâtre. En y regardant de plus prêt, le reste était constitué de sable et de cailloux.
Nous avons encore été accueillis comme des membres de la famille dans notre hôtel de Boukhara, le Zafar Guesthouse. Alors que nous sommes arrivés à 2h du matin, nos hôtes nous ont encore proposé un thé ! Le lendemain matin le petit déjeuner était encore plus gargantuesque que celui de Khiva et pourtant le niveau était élevé ! On a pu entre autre goûter à un délicieux riz au lait, à des sortes de raviolis plats fourrés aux épinards et à des abricots blancs très sucrés.
Boukhara était plus grande que Khiva et ressemblait déjà plus à une « vraie ville » mais restait à taille humaine. Et ici encore on se sentait sereins. Il y avait beaucoup de petites ruelles ne permettant pas aux voitures de circuler et de larges allées piétonnes. En fait on avait le sentiment que les ouzbèkes circulaient plus en vélo et à pied plutôt qu’en voiture, pour le grand bonheur de nos oreilles. L’autre gros avantage est que les voitures et les bus roulent ici au gaz, donc aucune mauvaise odeur et nos poumons étaient ravis de se purifier.
Il était très facile d’aller d’un monument à l’autre à pied et on a découvert que l’architecture était aussi belle qu’à Khiva en retrouvant ces mêmes façades ornées de céramiques, ces dômes bleutés majestueux et ces minarets se dressant fièrement dans le ciel sans nuage. Mais les bâtiments étaient encore plus grand et plus impressionnants à l’image de la magnifique Kaylan mosquée (que l’on est revenus visiter le lendemain car j’avais oublié mon voile à la maison !) ou la medressa Devon Begi. Passé les principaux monuments de la ville, on tombait partout sur de petites pépites moins connues au détour d’une ruelle. Chacune portait une plaque sur sa façade rappelant qu’elle était sous la protection du gouvernement en temps que trésor culturel. En effet on a appris que la protection de l’histoire et de la culture de l’Ouzbékistan était inscrite dans la constitution du pays.
Notre passage à Boukhara a coïncidé avec un festival de renommé national : le festival des broderies et des bijoux. C’était surtout l’occasion de voir des Ouzbèkes venus des 4 coins de pays vêtus des habits traditionnels dansant et chantant dans les rues. Je me suis même improvisée danseuse ouzbèke après avoir été invitée à rejoindre un groupe de danseurs, les locaux avaient l’air ravis. Il faut dire sur j’ai vite compris le secret de leur danse, il faut se coller un gros sourire sur le visage et s’amuser, ce n’était pas bien compliqué !