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À la base cet article aurait dû s’appeler Karakol. Ou lac Ala Kul. Car le plan était de de rendre à Karakol, capitale de la randonnée au Kirghizistan et faire la rando jusqu’au lac Ala Kul, 4 jours de marche avec un col à 3800m, pour atteindre ce lac perché à 3500m. Mais voilà, malgré toute la bonne volonté du monde, on a été contraints de renoncer. Les chutes de neige de la semaine dernière avaient recouvert la région d’un tapis blanc d’1m d’épaisseur, mais une neige de printemps trop molle pour pouvoir marcher dessus. Dans ces conditions la rando aurait été non seulement pénible, car même avec des raquettes on se serait enfoncés, mais en plus dangereuse car le risque d’avalanche n’était pas négligeable. On se doutait bien de tout ça avant de faire une journée de route pour rejoindre Karakol, mais on avait tellement envie de cette rando qu’on avait tenté le tout pour le tout. En tout cas maintenant que l’on avait rejoint cette petite ville située sur la rive sud-est du lac d’Issy Kul, autant profiter des environs. 

On a décidé d’aller se perdre dans les montagnes du côté de Jeti Ogüz, situé à 20 km. Encore une fois les montagnes Kirghizes ont comblé nos attentes de grands espaces : prairies verdoyantes parsemées de fleurs de printemps où chevaux et vaches vaquaient librement à leurs occupations, forêts, rivières bouillonnantes de neige fondue, gorges majestueuses, montagnes enneigées en toile de fond,… Mais la particularité du coin était cette belle terre rouge, teintant les collines et dessinant des formations rocheuses insolites. 

Au-delà de la randonnée, on s’est immergés un peu plus dans la culture nomade. On a assisté à une partie de Kok Boru, le jeu traditionnel des nomades kirghizes. Et ce n’est pas quelque chose que l’on voit tous les jours : une dizaine de cavaliers se déchainant sur leurs destriers pour essayer d’attraper une chèvre décapitée d’une vingtaine de kilo, puis l’emmener jusqu’à une sorte de but situé à l’autre bout du terrain en évitant les chevaux adverses. Vraiment particulier, mais chacun fait avec les moyens du bord !

Lorsque l’on passait à côté des yourtes, on a aussi observé les éleveurs traire leurs chevaux pour en extraire le précieux nectar dont tout le monde raffole. Ce n’est pas vraiment pour le goût que les gens s’arrachent le lait de jument, ni pour la grosse diarrhée dont ils héritent après avoir dégusté le breuvage, mais pour ses vertus. On lui en attribue tout un tas, mais celle qui l’a rendue le plus populaire depuis 2020 c’est qu’il permettrait de purifier les poumons. Ne nous demandez pas par quel mécanisme, mais les gens y croient !  On n’a pas encore vérifier pour l’instant car bizarrement la perspective de se vider ensuite nous refroidie un petit peu. 

Ensuite on a poursuivi notre chemin sur la rive sud du lac Issy kul jusqu’au petit village de Kadji Say. D’ailleurs, ce fameux lac Issy Kul, parlons en !  C’est le deuxième plus grand lac d’altitude après le lac de Titikaka et c’est un haut lieu du tourisme balnéaire Kirghize, gomme en témoignent les nombreux resorts construits principalement sur la rive nord. Au sud l’ambiance était plutôt tranquille : pas de barre d’immeubles et une plage déserte. Il faut dire que la température de l’eau n’invitait pas à la baignade. À la place on a testé les sources d’eau chaude de Kadji Say, pour le coup vraiment très chaudes ! Mais avant on est allés se perdre dans les formations colorées du Fairytale canyon. Un lieu qui n’était-pas sans nous rappeler la Death Valley aux USA avec ses collines arc en ciels sculptées par l’eau. Si on met de côté le fait que ses chemins glissants nous ont valu de belles frayeurs, c’était un endroit magnifique, surtout avec la lac et les montagnes enneigées en toile de fond.